Afrique: Cinéma - Au festival Les Téranga, des réalisateurs affichent leur intérêt pour le streaming

Le festival de cinéma Les Téranga avait pour thème le streaming durant son édition 2023, organisée du 27 au 29 avril à Dakar. Un mode de diffusion qui séduit de plus en plus de réalisateurs, notamment sénégalais. Explications.

Le 29 avril 2023, le film L'Esclave du réalisateur marocain Abdelilah El Jouahri a remporté le Grand prix (sélection long métrage fiction) du festival Les Téranga, organisé à Dakar.

Cette année, le thème choisi de ce rendez-vous pour le cinéma africain était le streaming. Les plateformes de vidéo à la demande (VOD) font désormais partie du paysage, des poids lourds comme Netflix ou Amazon, mais aussi des nouveaux venus comme Wido, du groupe Orange, orienté vers le contenu africain.

Désormais, les réalisateurs et producteurs doivent composer avec elles. Et ils y voient de nouvelles opportunités.

« En streaming, si tu as la confiance de la plateforme, tu tournes en un an »

Souleymane Kébé produit, lui, des films depuis plus de dix ans pour les salles sombres. Mais, depuis quelques mois, il est approché par les plateformes de streaming. À la tête de deux sociétés de production, il rêve toujours de voir ses films sur grand écran avec avant-première et tapis rouge. Mais il voit aussi plus de flexibilité dans le streaming : « Tu gagnes plus de temps. Quand tu fais un film dans un cheminement conventionnel, la recherche de financement, ça te prend trois ans, quatre ans, deux ans, cinq ans même pour monter le financement et tourner le film. En streaming, si tu as la confiance de la plateforme, ils sortent l'argent, tu le fais, tu tournes en un an. »

Le célèbre cinéaste Moussa Sène Absa est aussi conscient de nouvelles opportunités avec le développement du streaming. Ses films, comme Tableau Ferraille ou Madame Brouette ne sont pas encore disponibles sur internet. Mais il souhaite que ça change : « J'aurais bien aimé avoir mes films montrés en streaming parce que ça donne une accessibilité au contenu, que les gens connaissent mon travail, qui n'est pas très connu. En tout cas, dans le monde francophone, ce n'est pas très connu. Les anglophones connaissent mieux mon travail que les francophones. C'est toute la contradiction. »

Et Moussa Sène Absa pense déjà à l'après-streaming, en imaginant les possibilités offertes par la réalité augmentée et les intelligences artificielles.

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