Au Tchad, depuis le début du conflit au Soudan voisin, les autorités ont décidé de fermer leur frontière tout en laissant passer les civils qui cherchent à fuir les combats. Déjà plus de 20 000 d'entre eux se trouvent dans le village frontalier de Koufroun, selon le HCR. L'armée tchadienne s'est aussitôt déployée pour sécuriser la frontière longue de plus de 1 300 km, un véritable défi dans une zone aussi vaste et désertique.
Tout au long du long du Ouadi, la rivière asséchée qui nous sépare du Soudan, l'armée tchadienne patrouille jour et nuit. Pick ups hérissés d'hommes en armes, véhicules blindés, mitrailleuses lourdes...
Le Général de division, Ousman Bahar, coordinateur des zones opérationnelles de l'Est et commandant de la force mixte passe en revue les troupes.
« Quand la case de ton voisin brûle, il faut prendre des dispositions nécessaires pour protéger la tienne. Vous savez, il y a eu, dans les années passées, le conflit au Darfour, le conflit en Libye qui ont tout d'abord permis la prolifération des armes de guerre. Nous sommes donc très fermes pour éviter à nouveau les armes, les désordres et puis, éventuellement, chercher aussi à désarmer quelques civils qui viendront peut-être armés, explique le général Ousman Bahar. Nous sommes frères et nous sommes disposés à assurer la sécurité, à intervenir à tout moment, à fermer et sécuriser jalousement notre frontière, mais pas au-delà »,
Ndjamena surveille avec attention l'évolution du conflit au Soudan, en particulier la région frontalière du Darfour qui représente un potentiel foyer de déstabilisation pour le Tchad.