L'Association des Congolais pour l'accès à la justice (Acaj) se dit scandalisée par l'étendue des dommages du bradage du patrimoine et de l'immobilier pour l'État congolais, alors qu'une enquête initiée par cette ONG de défense des droits de l'homme révèle des réalités inquiétantes dans la gestion des établissements publics.
Le mal est, semble-t-il, profond. Soutiens financiers de premier plan de plusieurs opérateurs politiques du pays, les propriétaires des sociétés immobilières bénéficient, en retour, de la complaisance de l'État, affirme Me Georges Kapiamba, coordonnateur de l'Association des Congolais pour l'accès à la justice, joint au téléphone. Pressions et trafics d'influence sont exercés sur les mandataires publics afin de les contraindre à la signature des partenariats censés valoriser et développer le patrimoine immobilier de l'État.
Selon Me Georges Kapiamba, ces sociétés immobilières serviraient de prête-nom à quelques personnalités étrangères très puissantes, décidées à faire main-basse sur des entreprises ou établissements publics. Exemple : l'attribution d'une concession appartenant au ministère de l'Agriculture sur l'avenue du 24-Novembre, dont la contrepartie a été la construction d'un modeste immeuble abritant le cabinet de ce ministère sur l'avenue Batetela.
Autre exemple, l'espace La Piscine et les délices, en plein centre-ville, cédé par la SCTP (ex-Onatra) à des particuliers, moyennant un loyer décennal modique de 540 000 dollars américains. Il y a eu également la signature d'un contrat de partenariat avec la société Sekerico sur la concession de l'Institut géographique du Congo.
Les pertes pour l'État seraient considérables. L'Acaj demande donc au chef de l'État de sanctionner tous ses collaborateurs qui auraient contraint des mandataires publics à signer ces contrats de partenariat.