Ras-le-bol, grogne, colère car que de frustrations et de mécontentements ! C'est avec ces mots que l'on peut qualifier les réactions des abonnés de la Jirama de Mahajanga depuis vendredi.
Le même scénario et le cauchemar du délestage de juin dernier revient pour les habitants. La coupure tournante du courant dans les vingt-six fokontany de la commune urbaine de Mahajanga, a repris depuis le 12 avril. Elle est appliquée une seule fois dans la journée, durant quatre à six heures de temps, dans les quartiers concernés. Au début, à partir de 20 heures, aucune coupure n'a été effectuée pour des raisons de sécurité, comme l'a décidé la Jirama, mais cela n'a duré que quinze jours. Car vendredi, les habitants ont vécu une journée noire qui a viré au pire. Le délestage est réorganisé au grand malheur de tout le monde.
La Jirama a, cette fois-ci, décidé de couper l'électricité de 10 heures du matin à 22 heures du soir, soit douze heures d'affilée dans tous les fokontany. « Tout le monde sera branché de 6 heures à 10 heures. Les stations de pompage d'eau fonctionnent également durant cette tranche horaire. A partir de 10 heures à 22 heures, seules les stations de pompage et les hôpitaux d'Androva et de Mahavoky-Atsimo seront connectés à la centrale. Puis, tous les abonnés seront de nouveau approvisionnés en électricité jusqu'à 6 heures du matin », expliqué le directeur régional de la Jirama, Maurille Mananjara, dans un communiqué publié samedi.
Privés d'eau
D'après ce premier responsable, cette décision est prise pour prévenir les pénuries et les pannes d'eau dans les foyers à Mahajanga. Mais ce n'est pas le cas car de nombreux foyers sont encore privés d'eau dans la journée jusqu'à très tard, vers minuit ou au-delà de cette heure, dans la majorité des quartiers. « C'est du jamais vu. Auparavant, le délestage était appliqué dans la journée et aucune coupure n'était effectuée la nuit à cause de l'insécurité. De plus, c'est dans la journée que nous avons besoin d'électricité pour travailler, mais elle est coupée de 10 heures à 22 heures. C'est de l'incompétence et de l'inconscience. Tous les yaourts et jus naturels ont dû être jetés car ils étaient abîmés. Nous avons perdu beaucoup d'argent vendredi », déplore un propriétaire de snack à Mahavoky-atsimo.