Algérie: Amar Laskri, ou le réalisme révolutionnaire du 7e art algérien

ALGER — Il aura marqué les esprits et l'imaginaire collectif des algériens avec son célèbre film "Patrouille à l'est" et apporté sa contribution au cinéma algérien, Amar Laskri, aura été un passionné du 7e Art et le pionnier du réalisme révolutionnaire.

Avec une vision artistique raffinée et une conception réaliste du cinéma, Amar Laskri, faisant partie de la génération des premiers cinéastes algériens, aura très vite compris la nécessité de pérenniser la Guerre de libération nationale et son héritage, mais aussi l'histoire coloniale, dans des bobines 35mm.

Son militantisme politique et sa participation à lutte armée pour le recouvrement de l'indépendance, conjugués à sa passion pour le cinéma ont orienté ce témoin de premier ordre vers un réalisme révolutionnaire qu'il va exploiter dans ses oeuvres.

Au lendemain du recouvrement de l'indépendance, Amar Laskri, natif de Annaba en 1942, va suivre des études de réalisation cinématographique à l'Académie du théâtre, du cinéma, de la radio et de la télévision de Belgrade (capitale de l'actuelle Serbie), d'où il sera diplômé en 1966 avant des études en sciences économiques et sciences politiques à l'Université d'Alger.

En 1971, il va marquer le cinéma algérien avec une oeuvre éternelle, "Patrouille à l'est", un film réaliste relatant une mission d'un groupe de moudjahidine et qui restitue la vie dans le maquis et les valeurs et qualités humaines des révolutionnaires.

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En 1988, il revient avec "Les portes du silence", une autre oeuvre réaliste et d'un profond humanisme, relatant la condition des Algériens sous le joug colonial, avec la participation du grand Hassan El Hassani.

Le réalisateur a également signé à ses débuts des courts métrages comme "L'enfer a dix ans" (1968) et "Le communiqué" en 1969.

Militant dans l'âme, Amar Laskri aura également été à la tête du syndicat national des cinéastes et techniciens du cinéma dans les années 1980 avant de diriger, quinze ans plus tard, le Centre algérien pour les arts et l'industrie cinématographique (Caaic).

Son travail de mémoire va également le mener à devenir membre fondateur de la "Fondation Moufdi-Zakaria" et de celle de "l'amitié algéro-vietnamienne".

Disparu le 1 mai 2015, Amar Laskri avait souvent évoqué son dernier projet qui ne verra pas le jour, un film sur le parcours du militant anticolonialiste et psychiatre, Frantz Fanon.

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