Sénégal: La fête du travail célébrée dans l'union et la performance à la Senelec

Célébration de la fête internationale du travail 2023 à la Senelec
2 Mai 2023

Les quatre syndicats de la Senelec se sont regroupés autour de la Convergence Syndicale des Travailleurs de la Senelec (Csts) pour fêter ensemble le 1er mai. C’est une première dans l’histoire de la boite. Selon les responsables de l’entreprise, cette unité syndicale traduit le climat social apaisé entre la Direction Générale de la Senelec et les partenaires sociaux, ainsi que le souci de préserver leur outil de travail dans ce contexte de réformes institutionnelles.

La Direction Générale de la Senelec et la Convergence Syndicale des Travailleurs de Senelec (Csts) ont fêté dans un climat social apaisé la fête du 1er mai, en présence du ministre du Pétrole et des Énergies Mme Aissatou Sophie Gladima et de son directeur de cabinet M. Issa Dione.

Devant la forte mobilisation des agents de la Senelec, le Directeur Général de Senelec Papa Mademba Bitèye a souligné que « la meilleure preuve de cette nouvelle réalité est la célébration commune, pour la première fois à la Senelec, de cette fête où tous les syndicats se sont réunis pour cheminer ensemble et lancer un signal fort qu’une Senelec réunie est une Senelec retrouvée. »

Abordant le thème central qui porte sur les « enjeux et défis des réformes institutionnelles, le Directeur Général a déclaré que « le véritable leitmotiv de la réforme, c’est la confiance faite aux partenaires sociaux pour fixer avec eux, par la négociation d’entreprise, les règles du jeu du travail. »

Pour M. Biteye, « l’accord qui découlera de ce processus nous engagera et jouira donc de meilleures chances d’être mieux respecté. » Dans l’optique de cette réforme qui pointe, la Senelec peut compter sur le soutien du Chef de l’État Macky Sall qui n’a pas manqué d’insister sur la sacralisation d’une démarche participative et inclusive.

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Ainsi, selon le Directeur Général de la Société, « le Président de la République a autorisé la mise à niveau des centrales de la Senelec avant qu’on aille vers la création de cette filiale Production ».

Toutefois, dans le cadre de la réforme, le Président de la République a insisté pour que 40% de la production du pays soit détenue par la filiale Production de la boite.

C’est dans ce sens que la Senelec a également obtenu d’une part, du Président de la République, l’autorisation de mettre en place une centrale de 120MW sur le site du Cap des biches.

Cette centrale qui fonctionnera avec un cycle combiné, sera doté d’une technologie plus moderne et plus performante que les centrales des producteurs privés indépendants qui sont installées dans le pays.

D’autre part, le projet « gas to power » mis en place par l’État du Sénégal va permettre à la Senelec de procéder à la reconversion de ses unités de production au gaz. Ce combustible réputé plus propre et provenant du gaz local devrait permettre à la Senelec de réduire ses coûts de production et d’être plus compétitif.

Le Coordonnateur de la CSTS Mohamed Habib Aidara, est revenu dans son discours sur l’origine et l’histoire de la célébration du 1er mai qui date de 1886. La fête du 1er mai symbolise les combats pour l’amélioration des conditions des travailleurs.

Cette année, la fête du travail est marquée par un processus de réformes institutionnelles dans le secteur de l’énergie, plus particulièrement dans le sous-secteur de l’électricité.

Selon le Coordonnateur de la CSTS, ces réformes suscitent des interrogations et des inquiétudes qui interpellent aussi bien les autorités, les partenaires au développement que la Senelec.

Les syndicats sont interpelés aussi bien sur le modèle de gouvernance que sur les orientations stratégiques face aux mutations et défis de l’heure. Les syndicats s’interrogent sur le sort du personnel face à la réorganisation impactant tout le secteur.

Le Coordonnateur de la CSTS Mohamed Habib Aidara a salué l’unité syndicale au niveau de la Senelec et magnifié l’ouverture de la Direction Générale dans la prise en charge des préoccupations des travailleurs. Il s’est également réjoui de la forte mobilisation du personnel et de l’intérêt suscité par les réformes institutionnelles.

Des réserves par rapport à la réforme institutionnelle

L’opportunité a été saisie par le syndicat d’émettre des réserves par rapport à la réforme institutionnelle dont le processus est déjà enclenché et qui, réorganisera la Senelec en un Holding publique rattachée à quatre filiales.

Dans leur manifeste, les travailleurs estiment que le contexte actuel de la Senelec commande qu’ils se prononcent sur le modèle de gouvernance et des choix et orientations stratégiques à la lumière des sujets brûlants de l’heure, d’où le sens du Symposium organisé ce 1er mai.

Les partenaires de la Senelec s’interrogent ainsi sur le sort du personnel face à la réorganisation de la boîte et la mise en branle de nouvelles réformes impactant tout le secteur de l’énergie.

Au regard des performances très satisfaisantes de la Senelec, enregistrées ces dernières années, soulignent les travailleurs, il est légitime de s’interroger sur le  pourquoi de la persistance des Autorités étatiques dans leur projet de réforme institutionnelle.

Pour eux, des réponses pertinentes devront être apportées à cette question centrale pour asseoir l’opportunité de ladite réforme avec les découvertes du pétrole et du gaz qui, en principe, devraient inéluctablement avantager la Senelec.

Parallèlement, à l’horizon 2025, si l’objectif de l’accès universel à l’électricité est atteint, quel sort sera réservé à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) et à la Compagnie Maroco sénégalaise d’électricité (Comasel), s’interrogent la Convergence Syndicale des Travailleurs de la Senelec.

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