Madagascar: Or course

Le ministre de la Jeunesse et des sports Haja Resampa est intervenu pour enlever les doutes quant aux capacités et à la détermination de Madagascar d'accueillir les Jeux des îles de l'océan Indien prévus au mois d'août.

Autrement dit il reste juste trois mois. Le ministre Haja Resampa répond au président du Comité olympique malgache Siteny Randrianasoloniaiko qui a déclaré la semaine passée que la chance de Madagascar d'organiser les Jeux est devenue infime voire nulle à cause du retard des préparatifs. Le président du COM est certainement dans le secret des dieux pour pouvoir avancer de tels propos. Comme l'organisation des Jeux des îles fait partie des velirano présidentiels, la déclaration de Siteny Randrianasoloniaiko avait forcément des visées politiques.

Sur le fond il n'a pas tort étant donné que vu de l'extérieur rien n'indique que les préparatifs avancent comme l'a tenu à souligner le ministre Haja Resampa excepté le stage de quelques athlètes en Chine. Justement les jeux ne se résument pas à la préparation des athlètes. C'est toute une organisation de plusieurs départements indissociables à l'image des infrastructures, la cérémonie d'ouverture, l'hébergement, le transport, la restauration, l'accréditation, la compétition... Or pour le moment aucun de ces départements n'est mis en place du moins officiellement. Même l'existence d'un comité d'organisation ( le Coji) est tenue secrète.

Le directeur général du Coji devrait être nommé en conseil des ministres ce qui n'a pas été le cas jusqu'ici. On aurait aimé que la riposte du ministre soit plus précise et concrète avec des détails sur l'avancement des travaux ou programme des travaux à entreprendre. Il a voulu rassurer l'opinion par des mots mais au final il n'a rassuré que lui-même. La seule chose concrète qu'il a annoncée est la publication du logo et de la mascotte des jeux à l'issue d'un concours dont on n'a jamais entendu parler l'organisation, cette semaine. Le stade d'Alarobia, le gymnase d'Ankorondrano, le palais des sports, le gymnase de Mahamasina, la piscine d'Ampefiloha, le complexe de Vontovorona... nécessitent des travaux de réhabilitation.

On aurait aimé avoir un calendrier précis des travaux à entreprendre. On ignore ce que le fameux « comité d'organisation » va présenter au Comité international des Jeux lors de la réunion du 16 mai mais ce qui est certain c'est qu'il va falloir présenter un dossier costaud et réaliste où les intentions n'auront plus leur place. C'est bien beau de dire que Madagascar tient à son engagement mais à trois mois de l'échéance les verbes et les grands mots devraient céder leur place à un chronogramme et des chantiers. Même le budget des Jeux reste inconnu et n'a jamais été révélé comme s'il y avait quelque chose à cacher. Il ne suffit pas de dire que Madagascar ne se serait pas présenté s'il n'avait pas d'argent.

L'État a assez de difficultés aujourd'hui pour que l'opinion doute de sa capacité à organiser les Jeux. Quand on sait que le délestage n'a aucune solution, les bourses des étudiants restent un éternel problème, des prestataires de l'État restent impayés, la malnutrition dans le Sud perdure, l'État des routes laisse à désirer, on se demande si les Jeux doivent être une priorité. A ce rythme le délestage risque de causer problème pendant les compétitions. Reste à espérer qu'on finira en trois mois ce qu'on n'a pas pu être terminé en quatre ans. Amen.

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