Le Bureau opérationnel du suivi du Plan Sénégal émergent (Bos-Pse) a organisé, ce vendredi 28 avril, un atelier pour la clôture des travaux du Mini-LAB sur la stratégie import-substitution du blé par les céréales au Sénégal.
A cette occasion, le directeur général du Bos-Pse a rappelé que le Sénégal a toujours placé la réduction du déficit de la balance commerciale au coeur de ses priorités à travers la promotion des exportations et de l'import substitution.
Pour El Ousseyni Kane, cette option est devenue une nécessité vue le contexte géopolitique actuel entraînant des perturbations dans les chaînes de production, de distribution et d'approvisionnement des céréales et d'autres types de produits essentiels pour le bien-être de la population sénégalaise.
Ainsi, M. Kane souligne que, dans son rôle de veille stratégique pour anticiper les chocs exogènes devant impacter la trajectoire d'émergence imprimée à travers l'opérationnalisation du PSE, le Bureau Opérationnel de Suivi (BOS) du PSE a réalisé une étude, portant sur la stratégie d'import substitution au Sénégal.
Ce travail a permis, selon lui, d'étudier la dynamique des importations du Sénégal au cours de la période 2015-2019 et d'identifier les dix premiers produits importés, dont le blé, pouvant faire l'objet de substitution par une production locale.
Dans son allocution à l'ouverture de cet atelier, il a soutenu qu'il est inacceptable que le Sénégal continue à importer plus de 700 ou 800 mille tonnes de céréales alors que les conditions sont réunies pour réduire cette quantité.
Il faut rappeler que les données disponibles auprès de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) illustrent les diverses utilisations du blé importé au Sénégal. En ce sens, les données relèvent notamment que 90% du blé importé est transformé en farine et que 91% de la farine produite au Sénégal est destinée à la panification.
Ainsi, pour réussir cette stratégie d'import substitution et avoir les résultats les plus impactant dans les meilleurs délais, le Bos-Pse et ses partenaires, notamment le secteur privé national et les partenaires au développement se sont convenus de mettre l'accent sur l'intégration des céréales locales dans la panification, avec un focus sur le mil, le maïs et le sorgho, pour résorber les 50% de blé importé ; et le développement de la filière blé au Sénégal pour arriver à une substitution de 100% du blé importé.
Le Bos-Pse et ses partenaires impliqués dans la stratégie de trouver une alternative à l'importation du blé ont listé un certain nombre des contraintes majeures devant être adressées pour réussir ce pari de la substitution du blé importé par les céréales locales dans la panification.
Il s'agit notamment de la révision du décret n° 79-665 bis du 7 juillet 1979, rendant obligatoire l'incorporation de la farine de mil à hauteur de 20% dans la panification, du manque de formation des boulangers et de matériel adéquat pour l'incorporation des céréales locales dans la panification, de la spéculation sur les prix des céréales locales les rendant plus chères que le blé importé.
Parmi ces contraintes figurent également l'insuffisance dans l'encadrement des producteurs et la structuration des filières, le manques de données fiables sur la production céréalière au Sénégal, l'industrie de production de farine de céréales locales quasi inexistante (une seule industrie cartographiée), le manque de compétitivité des céréales locales par rapport au blé importé et enfin la farine de blé exonérée de TVA alors que les farines céréales locales sont taxées.