Congo-Kinshasa: Ambassade de la RDC en France - Isabel Machik Tshombe rappelée définitivement au pays

Une note de service de l'ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) en France, signée le 26 avril par le chargé d'affaires par intérim, Yves Patrick Lihau Moleli, à l'intention du personnel de cette représentation diplomatique, indique qu'Isabel Machik Ruth Tshombe a été définitivement rappelée au pays.

Selon la note de service, Isabel Machik Ruth Tshombecesse cesse sa mission d'ambassadeur de la RDC près la République française, Principauté de Monaco et Principauté d'Andorre. « En conséquence, elle ne peut plus engager le pays auprès des autorités françaises ainsi que de la Principauté de Monaco et de la Principauté d'Andorre », indique ce document.

Plus encore, Yves Patrick Lihau Moleli indique avoir été désigné pour procéder à la remise et reprise avec l'ambassadeur rappelé au pays.

Lutundula a finalement eu raison d'Isabel Tshombe ?

Des sources proches de ce dossier rappellent, en effet, un conflit qui a opposé, depuis 2022, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, à l'ambassadeur Isabel Machik Ruth Tshombe. Des documents publiés sur les réseaux sociaux ont, en effet, révélé l'opposition d'Isabel Tshombe aux affectations des membres de l'ambassade de la RDC en France qui, selon elle, n'ont pas suivi les textes et les usages en la matière. Il s'en est suivi une affaire de détournement des fonds mis à charge de l'ambassadeur et son rappel à Kinshasa, en janvier dernier, afin de répondre aux questions de la commission de discipline constituée pour enquêter sur cette situation. Déjà, pour beaucoup, cette affaire a pris l'allure d'un règlement de comptes entre le descendant de Lumumba et la fille Tshombe.

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Depuis, toutes les péripéties ont été mises sur la place publique, à travers les réseaux sociaux. Curieusement, le rappel définitif de l'ambassadeur ne se fait connaître qu'au travers de la note du chargé d'affaires par intérim, qui lui demande de lui remettre les clés, les sceaux et la signature.

Pour des sources proches de ce dossier, Isabel Tshombe est effectivement passée, depuis le 15 janvier dernier, devant la commission de disciple instituée par le ministre de tutelle. Mais, cette dernière n'a pas pu établir clairement les griefs de détournement des fonds contre elle, comme l'avait signifié le cabinet du vice-Premier ministre Lutundula. « Sinon, le cabinet du vice-Premier ministre les aurait fuités, comme il le fait avec tous les documents liés à cette affaire », ont souligné ces sources.

Une nébuleuse qui demande éclairage

Le texte fondamental de la République, la Constitution, indique, dans son article 81, que c'est le président de la République qui relève de leurs fonctions, et le cas échéant, révoque, sur proposition du gouvernement délibérée en Conseil des ministres, notamment les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires. Et l'ordonnance du chef de l'Etat intervenue en la matière doit être contresignée par le Premier ministre.

Dans le cas Tshombe, y a-t-il une ordonnance du chef de l'Etat ? C'est la question qui cherche réponse. Avec ce qui a eu comme fuite de documents au niveau des Affaires étrangères et avec le code numérique aujourd'hui, les services de ce ministère ont préféré faire circuler une note interne, en vue de mettre cette information à la disposition du grand public.

L'opinion pense donc qu'il n'y a pas une décision légale sur ce rappel, mais une note du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qui violerait les prescrits de la loi et qui ne pourrait, de ce fait, pas être brandie sur la place publique. Même si un tel document existait, le président de la République et le Premier ministre devraient être mis en copie. Ce sont donc des questions qui persistent.

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