A moins de deux semaines, l'opposition représentée essentiellement par Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sessanga et Matata Ponyo, devra relever le défi après la grande démonstration de la machine électorale de l'Union sacrée. Visiblement, les appels de l'opposition exhortant la population au boycott n'auront pas été entendus. Néanmoins, les quatre ont encore le temps de peaufiner des stratégies pour renverser la vapeur.
A l'issue de ce rendez-vous politique du stade des Martyrs, les avis divergent selon qu'on est du pouvoir ou de l'opposition. Le premier se réjouit d'avoir fait carton plein comme aucun autre regroupement politique auparavant. Le présidium de l'Union sacrée se rassure de la victoire certaine de Tshisekedi aux prochaines joutes électorales.
Tandis que l'opposition reste convaincue que l'Union sacrée aura du mal à offrir un deuxième mandat à Félix Tshisekedi du fait que ses sociétaires n'incarnent pas des valeurs intrinsèques d'hommes d'Etat.
Qu'à cela ne tienne, Martin Fayulu de l'Ecidé, Moïse Katumbi de Ensemble pour la République, Matata Ponyo de LGD et Delly Sessanga d'Envol, ont écrit au gouverneur Gentiny Ngobila pour solliciter l'organisation de leur marche pacifique le samedi 13 mai prochain. Les quatre leaders ont expliqué dans leur correspondance que leur manifestation vise à dénoncer l'insécurité grandissante dans le pays; la vie chère et la misère du peuple congolais et le processus électoral chaotique.
Selon les organisateurs, cette marche aura comme premier point de départ, le Rond-point Lemba Super-échangeur de Limete-boulevard Lumumba-avenue Sendwe pour chuter au Palais du peuple, tandis que les autres manifestants partiront de la Place Sakombi-avenue Mbenseke-Station Ma Campagne-Triomphale-Palais.
Défi majeur
Cette manifestation de l'opposition a été annoncée le 14 avril dernier à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, à l'issue d'une réunion tenue par lesdits leaders. C'est un défi réel à relever après cette sortie officielle au stade des Martyrs de la Pentecôte. Le succès de cette marche jouera pour sa relance dans l'opinion qui est encore restée obnubilée par cette dernière sortie de l'Union sacrée. Autrement, l'opposition risque d'en faire les frais à un peu près de sept mois des élections en République démocratique du Congo.
C'est une opposition qui s'engage dans ce défi en ordre dispersé. Le leader du Nouvel élan, l'opposant Adolphe Muzito fait cavalier seul. Il ne trouve, cependant, pas d'adhérents à ses fondamentaux en l'occurrence, des discussions préalables autour d'un programme politique avant toute alliance.
Pour preuve, les femmes de la coalition Lamuka se retrouveront en sit-in vendredi 5 mai prochain devant l'ambassade de l'UE à Kinshasa. Ce sit-in n'a rien avoir avec la marche du 13 mai prochain. Même si les deux manifestions ont, dans une certaine mesure, des objectifs similaires quant à la situation d'insécurité dont est victime la République Démocratique du Congo de suite de la guerre d'agression lui imposée par le Rwanda et l'Ouganda via les rebelles du M23 et d'ADF, chaque groupe opère pour son propre compte.
Dans une déclaration lue ce vendredi 28 avril par la rapporteure de cette structure de la coalition Lamuka, ces femmes fustigent la complicité de la communauté internationale ainsi que le laxisme du pouvoir congolais.
Pour la présidente de la ligue des femmes de Lamuka, Joséphine Takizala : "Nous sommes désabusé par la continuation de pertes en vie humaine dans le chef de nos compatriotes vivants dans la partie Est du pays du fait de l'agression avérée de notre Nation par le Rwanda et l'Ouganda, parrains des groupes armés M23, ADF/NALU et autres. Nous sommes désabusé d'avantage car ce climat infernal entretenu à dessein depuis plus de deux décennies, place la femme au centre d'atrocités sans précédent ", a déclaré Joséphine Takizala avant de poursuivre : " Nous condamnons le silence complice voire coupable de la communauté internationale ; condamnons les propos expansionnistes de Paul Kagame ainsi que la tuerie infernale du bourbier de l'Est. Et condamnons le laxisme évidant de l'exécutif congolais face aux drame de l'Est".
Cette attitude de l'opposition renforce l'Union sacrée qui a eu à prédire que ce groupe des quatre ne saura nullement faire le contrepoids face à l'Union sacrée.