Ile Maurice: Décès des 11 dialysés à l'hôpital de Souillac - Des sanctions seront prises après le rapport du Medical Council

Les proches patientent. Ils ont même fait une marche symbolique, le 21 avril, pour marquer les deux ans de ce triste anniversaire. Désormais, ils attendent les sanctions promises par le ministre de la Santé, du moins s'il y a eu négligence autre que pour les deux cas dits tels, bien que le rapport ne soit pas rendu public.

L'affaire est loin d'être finie. Et le ou les coupable(s) sera/ seront sanctionné(s). C'est du moins l'assurance donnée par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, lors d'une conférence de presse, samedi. On se souvient qu'en mars et avril 2021, 11 patients dialysés de l'hôpital de Souillac ont trouvé la mort durant la pandémie de Covid-19.

Depuis, les proches de ces victimes attendent que justice leur soit rendue. «Le rapport du Medical Council est attendu. Ainsi, l'on aura le nom de la personne qui n'a pas fait correctement son travail.»

Parlant des deux cas dont le Medical Complaint Standing Committee a fait mention dans son rapport, le ministre a parlé de «manquement administratif». Il est revenu sur les conditions attachées aux personnes qui se sont retrouvées en quarantaine. «Nous avions des centaines, voire des milliers, de cas. Avec les restrictions comme les zones rouges, nous devions chercher ces personnes pour les emmener vers les centres. Ce n'était pas facile de trouver le transport et d'accommoder les repas.»

Le ministre a en outre fait un parallèle pour parler de la situation dans les autres pays durant la même période. «Nous avons fait mieux qu'eux. C'est tout à fait raisonnable qu'il y ait des manquements administratifs, que ce soit au niveau du transport, du nombre de personnel qui travaillait dans les hôtels. Faire des tests PCR et aussi aller en faire à domicile, ce n'est pas facile. Nous avons exploité tous les moyens possibles.»

Mais il a précisé que s'il y a des cas de négligence, des sanctions vont suivre. «Nous avons mis les recommandations du Fact-Finding Committee en place.» Toutefois, Kailesh Jagutpal a, une fois de plus, ajouté que ce rapport ne sera pas rendu public. «Le Medical Council va appeler les proches des patients.

Si certains ne sont pas d'accord avec les retombées, ils peuvent avoir recours à la voie juridique. Nous collaborons.» Il a même demandé à l'Ordre des médecinsd'accélérer l'enquête. En tout cas, chacun devra assumer ses responsabilités. «Nous prendrons les mesures nécessaires en cas de négligence», a-t-il rassuré.

Ces paroles ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Surtout en ce qui concerne l'avis légal. «Nous voulons connaître la vérité», déclare le secrétaire de la Renal Disease Patient's Association, Bose Soonarane. Mais les questions se bousculent pour lui et pour les proches des défunts. «Sur les 11 patients, comment uniquement deux cas sont considérés comme des cas de négligence ? Pourquoi les personnes qui ont fauté sont toujours en poste ? Aucune sanction prise en deux ans ?» Des questions qui demeurent pour le moment sans réponse.

Bose Soonarane va encore plus loin dans sa réflexion. «Le jour où l'on a emmené les dialysés vers le centre de quarantaine, on aurait pu les prévenir pour qu'ils puissent apporter leur propre nourriture pour le premier jour. Déjà que ce centre n'était pas approprié pour accueillir les 80 patients car l'hôtel était en rénovation.»

Il tient néanmoins à préciser que l'association n'a rien contre le ministère. «Ce n'est rien de personnel. Nous ne voulons que la vérité. On a tellement l'impression que l'on veut cacher ce qui s'est passé. Nous n'avons aucune amertume contre le ministère, mais le/les coupable/s doit/doivent payer pour sa/leur faute.»

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