Sénégal: L'opposition divisée sur le dialogue politique

Ousmane Sonko, Leader du parti Pastef les Patriotes

Si le PDS juge le dialogue opportun, le Pastef d'Ousmane Sonko dénonce une manoeuvre qui pourrait permettre au président Macky Sall de briguer un troisième mandat.

L'ouverture d'un dialogue politique tel que proposé par Macky Sall, à seulement dix mois de la présidentielle, est perçu par le Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, comme une tentative de l'actuel chef de l'Etat de briguer un nouveau mandat.

Ainsi, pour Abou Sané, secrétaire communal du Pastef à Ziguinchor, le président sénégalais doit tout simplement finir son second mandat et partir.

"A dix mois de l'élection présidentielle, nous nous démarquons complètement de cet appel parce que c'est un appel qui est fondé sur l'hypocrisie et qui est sans avenir car il n'incarne absolument aucune garantie. Ce que nous proposons est qu'on accepte la candidature d'Ousmane Sonko et le calendrier électoral, ainsi que tout le processus électoral dans la transparence", martèle Abou Sané joint au téléphone par la DW.

Réactions de la coalition au pouvoir

Mais pour Adji Mergane Kanouté, vice-présidente de la coalition Benno Bokk Yakaar à l'Assemblée nationale, le Parti Pastef ne peut pas empêcher Macky Sall d'engager des consultations politiques et de briguer un nouveau mandat.

"Ce n'est pas au parti Pastef ou à un autre parti de dire qui est candidat ou non. Qui doit partir ou non. Au Sénégal, nous avons le Conseil constitutionnel qui est le seul juge électoral, légal et légitime. Si le Conseil constitutionnel valide la candidature du président Macky Sall, il sera candidat. Et je pense que le Conseil constitutionnel ira dans ce sens-là", a déclaré à la DW, la députée Adji Mergane Kanouté.

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"Le PDS veut une amnestie pour Karim Wade"

Dans le camp de l'ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais le PDS, on estime que l'ouverture du dialogue politique devrait permettre à Karim Wade de bénéficier d'une amnistie et de revenir au Sénégal pour participer à la prochaine élection présidentielle.

"Le président Macky Sall a dit qu'il était possible qu'il y ait des lois d'amnistie et même une révision du procès de Karim Wade comme nous l'avons toujours demandé. Mais nous avons aussi demandé que cette élection soit organisée par une personnalité neutre et indépendante", insiste Maguette Sy, secrétaire national chargé des élections du Parti démocratique sénégalais.

Le dialogue politique en vue pourra également concerner la question "du parrainage, des prisonniers politiques et surtout l'élimination d'un quelconque candidat", estime pour sa part Khalifa Sall.

L'ancien maire de la capitale sénégalaise avait été gracié en 2019, deux ans après son arrestation dans l'affaire dite de la "caisse d'avance" de la mairie de Dakar.

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