Le projet de « loi Tshiani », proposé par Noël Tshiani Muadiamvita et porté par le député national Nsingi Pululu, voudrait que seuls les citoyens nés de père et de mère congolais soient légitimes à accéder aux plus hautes fonctions de l'État, dont la présidence de la République. L'Institut de recherche en droits humains de Lubumbashi a organisé ce mardi à Kinshasa un débat sur le sujet.
« Inopportune, ni nécessaire, ni urgente », c'est ainsi que l'Institut de recherche en droits humains de Lubumbashi qualifie la loi Tshiani. Pour maître Hubert Tshiswaka Masoka, directeur de cet institut, le projet loi Tshiani contient beaucoup de contradictions.
« Nsingi Pululu constate lui-même que la proposition de loi Tshiani est inconstitutionnelle, et il introduit la révision de la Constitution, indique Maître Hubert Tshiswaka Masoka. Et nous, nous lui relevons toutes ces difficultés et avisons le public que ce sera très difficile à quelques mois des élections, sous état de siège, qu'on puisse revoir la Constitution. »
Une loi « opportune »
Plusieurs membres de la société civile ont pris part à ce débat, dont Delphin Mwanza, porte-parole du mouvement citoyen Biso peuple (c'est-à-dire « Nous le peuple »).
Delphin Mwanza a eu une autre opinion : « Pour nous, les Congolais avérés, nous savons très bien que cette loi est très opportune pour ne plus retomber dans ce qui se passe au pays aujourd'hui : l'infiltration dans toutes les institutions ou presque. Nous sommes nombreux aujourd'hui : que l'on fasse le référendum, la loi sera votée à 95%. »
Les discussions sur la loi Tshiani sont loin d'être terminées, car le projet de loi a été déposé auprès de l'Assemblée nationale qui doit en débattre.