À un mois de la fin d'exercice de la Banque mondiale pour cette année, on apprend le décaissement prochain d'un appui qui constituera un effet levier sur l'économie malgache.
Une bouffée d'air pour l'économie. Un appui budgétaire de 100 millions de dollars est attendu de la Banque mondiale le mois prochain, a rapporté le président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM). Cela témoigne d'une bonne note de Madagascar en matière de bonne gouvernance financière, gage de la confiance des bailleurs vis-à-vis de l'Exécutif, qui conduit vers cette décision en vue de la prochaine allocation.
On remarque notamment les avancements des actions prioritaires et l'efficacité de la gestion des finances publiques et des dispositifs budgétaires mis en place par le gouvernement. Entre autres, l'efficacité du recouvrement des recettes fiscales et douanières pour les deux dernières années et le récent projet de réforme du code minier. À titre d'appui budgétaire, il s'agit d'un fonds qui n'impactera ni les principaux ni les intérêts de nos dettes extérieures. Autrement dit, c'est une bouffée d'oxygène opportune en cette période.
Continuité
Cette enveloppe servira en partie à éponger les difficultés liées aux charges courantes de quelques entités piliers. Selon les informations, cette aide devrait permettre de régler les impayés de l'État en matière de crédit de TVA des entreprises franches et des fournisseurs du fonds d'entretien routier (FER). Concernant les arriérés du FER, un audit sera diligenté pour identifier les factures non recevables pour travaux non réalisés ou non conformes.
Les informations laissent présager des malversations et des détournements de fonds. Par contre, les factures qui sont en règle seront régularisées. Le secteur privé redoute le démantèlement en cours de la loi sur les Zones et Entreprises Franches, provoquant une instabilité juridique et fiscale, préjudiciable à l'investissement dans ce secteur. L'industrialisation est pourtant l'un des fers de lance du régime actuel pour le développement économique de Madagascar, dont les zones franches industrielles font partie intégrante.
D'ailleurs, l'Exécutif rencontre officieusement ou officiellement le secteur privé malgache, en tout cas le plus souvent. « Si on veut viser l'industrialisation, il faut que l'État défende bien les décisions prises lors de dialogues public privé, vis-à-vis des bailleurs de fonds ou face au Parlement », a martelé Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries de Madagascar.
« Lors d'élaboration de textes, il faut lancer le dialogue et considérer chaque secteur au cas par cas, pour être sûr d'avoir les bonnes informations et ne pas laisser la dimension économique à l'oubli » continue-t-il. Le patron des industriels sollicite la main tendue de l'État de façon continue, peu importe le changement de régime, pour être le porte-parole des ambitions et des aspirations des entrepreneurs et industriels malgaches pour bénéficier à l'économie et au social.