L'approvisionnement en électricité n'est pas revenu à la normale dans le réseau interconnecté d'Antananarivo (Ria). La situation semble, même, se dégrader.
Des habitants des quartiers d'Analamahitsy, d'Andranobevava et d'Ambohi-trarahaba, se sont réveillés sans électricité, chez eux, hier matin. Le délestage a commencé vers 5 heures 30. Lorsque certains d'entre eux quittent leur maison vers 7 heures 30, le courant n'est pas encore revenu. En rentrant le soir, après une longue journée de travail, ils font, de nouveau, face au délestage.
De quoi les irriter. « J'étais obligée de mettre un jean et un teeshirt pour aller travailler, en ce début de semaine, car je ne pouvais pas repasser. J'ai sauté le petit déjeuner, car avec tout ce que j'ai à faire le matin, je n'ai plus le temps d'allumer du charbon de bois. J'ai pensé que le soir, il n'y aura plus de coupure, mais ce fut la mauvaise surprise.
En arrivant à la maison vers 19 heures 30, j'étais obligée d'allumer du charbon de bois pour préparer le repas du soir», s'insurge Minosoa, une femme qui vit à Ambohitrarahaba. La coupure de courant s'est intensifiée dans le réseau interconnecté d'Antananarivo (Ria). La Jirama a annoncé deux heures trente de coupure par jour, en dehors des heures de pointe, au début de ce délestage tournant, il y a une semaine. En ce moment, la coupure dure trois heures, voire plus, dans plusieurs quartiers. En outre, les programmes de coupure ne sont plus respectés.
Grosse perte
Dans certains quartiers, la coupure est programmée vers midi, mais le délestage frappe bien avant l'heure indiquée. Par ailleurs, la coupure survient, même, pendant les heures de pointe. Les impacts de ces longues coupures de courant et intempestives sont importants. Fara a diminué les produits mis en vente dans sa gargote. Elle n'a plus que quelques boîtes d'yaourt et quelques bouteilles de boissons, dans son réfrigérateur. « Ce n'est plus possible de conserver ces produits, avec la durée, actuelle, du délestage.
Après trois heures de coupure par jour, le couvercle de l'yaourt gonfle, et nous sommes obligés de les jeter ou de les renvoyer aux fournisseurs. C'est une grosse perte», témoigne cette femme. Les revenus de David, menuisier, ont baissé. « Nous n'avons pas terminé plusieurs commandes, à temps. Des clients ont exigé qu'on leur rembourse.
Alors qu'on a des charges à payer », regrette-il. L'insécurité se renforce. « Les éclairages publics ne sont pas allumés. De ce fait, le vol à la tire prend de l'ampleur », affirme un responsable du fokontany à Ambodin'Isotry qui se trouvait dans le noir, hier en début de soirée. Sans parler des nourritures qui pourrissent dans les réfrigérateurs. La Jirama n'a pas précisé jusqu'à quand ce délestage tournant va durer. Elle affirme, cependant, que des solutions sont déjà en cours.