La Solidarité syndicale continue de perpétuer la tradition à travers le défilé du 1 er mai. Autrefois très politisés avec des syndicats alignés à des partis politiques comme le Serema( Arema), Fisemare( Akfm), Sympimito( Monima)... ils s'occupent aujourd'hui essentiellement des intérêts des travailleurs et des conditions de travail. Une bataille qu'ils ont perdue depuis belle lurette et que les syndicats ne pourront jamais gagner à l'allure où la conjoncture économique mondiale va.
La hausse du salaire minimum ou du moins l'application de celui qui a été décidé par l'État, a été le grand thème de la journée mondiale du travail cette année. Fixé à 238.000 ariary, les travailleurs souhaitent qu'on le porte à 250.000 ariary mais la SSM estime que le minimum vital est estimé à 500.000 ariary. Ils n'ont certainement pas tort quand on sait que le kilo de l'oignon vaut aujourd'hui 7.000 ariary, la viande de porc 20.000 ariary, les médicaments hors de prix, le litre d'huile à 15.000 ariary, le kilo du vary gasy à 4.000 ariary...
Sans parler du tarif de la Jirama qui augmente selon les heures de coupure, les frais de scolarité et bien d'autres charges. Mais il ne faut pas rêver, les ressources de l'État ne permettent pas une telle largesse à moins d'un changement drastique des priorités. Celui qui promet un salaire mirobolant ou de réduire les prix de moitié est juste un démagogue.
Il faut saluer l'incroyable capacité de résilience du Malgache qui arrive encore à garder la tête hors de l'eau dans de telles conditions. Du moins en période pluvieuse. Chacun a son système D pour s'en sortir. Deux ou trois boulots pour les uns, des petits boulots pour les autres, manger dans les gargotes pour certains pour ne pas avoir à acheter le gaz ou le charbon, l'huile, les légumes, le riz... On mange un plat à 3000 ariary et l'affaire est dans l'estomac.
Sinon avec ce salaire minimum, le Malgache achète le litre de sans plomb presque au même prix qu'en France où le Smic a été relevé à 1383 euros depuis le 1er mai. Voilà le resu du marché libéral qu'on nous impose. Tout le monde boit la tasse aujourd'hui. On voit mal comment la situation pourrait s'améliorer, comment les travailleurs pourraient renverser la tendance. Pour le moment la défaite du travail est plus qu'une réalité.