L'archevêque émérite de Bobo-Dioulasso, Mgr Anselme Titianma Sanon, a animé la conférence inaugurale du colloque sur la littérature qui se tient à l'occasion de la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) Bobo 2023. C'était le lundi 1er mai 2023, sur le thème : « Diversité culturelle, creuset communautaire et vecteur de paix et de cohésion sociale ».
A cette conférence inaugurale sur le thème : « Diversité culturelle, creuset communautaire et vecteur de paix et de cohésion sociale » l'archevêque émérite de Bobo-Dioulasso, Mgr Anselme Titianma Sanon, a donné trois définitions de la culture. La première, c'est la culture vue comme cultiver son champ, la deuxième, c'est la culture comme savoir- être et savoir-faire et la troisième, la culture de la paix.
Il a indiqué que chaque société a sa culture, et chaque culture a ses traits culturels. Il s'agit entre autres de la langue, de la production économique, de l'organisation politique, de l'art de dialoguer avec le bois pour en faire un masque, de l'art de travailler avec l'argile pour fabriquer quelque chose d'utile à la société, de l'art de prendre du coton pour réaliser des habits avec plusieurs couleurs. La culture, poursuit Mgr Sanon, c'est « l'humanité, c'est l'humanisme et c'est la rencontre des traits culturels qui font l'Afrique multiple et une ». L'homme de l'Eglise a estimé que « cette multiplicité dans l'unité, montre que nous existons pour nous et pour les autres. Et elle apporte quelque chose de plus à notre identité ».
« Quand tu apprends une nouvelle langue ... »
« Quand tu apprends une nouvelle langue, tu es renforcé, tu trouves de nouvelles forces, tu as une autre vision de l'univers que tu n'avais pas », a fait savoir l'archevêque émérite. Pour lui, la diversité par les traits culturels se retrouve dans tous les domaines, notamment la façon de manger. « Certains mangent avec les mains, d'autres avec des fourchettes qui peuvent être en bois ou en fer et d'autres encore avec des baguettes », a-t-il précisé. Selon lui, accepter la société culturelle, c'est accepter les traits culturels qui font que chacun a une identité culturelle qu'il porte et qui lui permet de se présenter comme un vis-à-vis.
A son avis, la rencontre avec l'autre permet d'être soi-même et de montrer sa capacité à apporter à ce dernier quelque chose. Il a relevé que c'est l'acceptation de la différence et de l'appartenance à la même terre, le partage des mêmes valeurs qui permettent de dire que « nous existons au même titre que les autres ».
Sur l'histoire culturelle du Burkina Faso, Mgr Sanon a rappelé que la valorisation de la culture au pays des Hommes intègres qui est matérialisée depuis 40 ans par la Semaine nationale de la culture (SNC) a été menée pendant la colonisation par des Voltaïques comme Lompolo Koné, Kargougou Moussa et d'autres. De son avis, le président Thomas Sankara est venu donner un second souffle à la valorisation de la culture avec la création de la Semaine nationale de la culture et le lancement de l'Institut des peuples noirs.
Pour Mgr Sanon, la culture burkinabè et africaine et les instruments pour sa valorisation comme la Semaine nationale de la culture seront demain ce que les Burkinabè et Africains décideront. « Notre Afrique de demain sera l'oeuvre de nos mains. Le Burkina Faso de demain, nous le moulerons de nos mains avec ses forêts, ses savanes, ses minerais. Chaque génération doit apporter sa quote-part », a-t-il affirmé.
« Notre génération peut se demander si elle a joué son rôle et dans quel domaine », s'est-il interrogé en citant les domaines de la culture, de la politique, de la morale, du vivre-ensemble. Le prélat burkinabè a préconisé la création d'une chaine de radio et de télévision culturelle pour toute l'Afrique pour que tous les pans culturels africains soient vus et entendus par les Africains et même au-delà du continent. Il a invité la génération actuelle à faire de la SNC, un instrument de l'unité de toute l'Afrique, un instrument de la réconciliation avec la mondialité et le dialogue des peuples.