Les neuf tirailleurs sénégalais, de retour définitif dans leur pays, ont été reçus, le samedi 29 avril 2023, à la résidence de l'ambassadeur de la France au Sénégal. Un vibrant hommage leur a été rendu, en présence d'officiels sénégalais et français.
Le soleil jette ses derniers rayons sur le Cap Manuel à Dakar. En face de la résidence de l'ambassadeur de la France au Sénégal, une foule nombreuse règle les dernières formalités pour accéder à l'intérieur. Jeunes et vieux, femmes et hommes sont invités le temps d'une réception. Les tirailleurs sénégalais sont à l'honneur. Ils sont reçus par l'ambassadeur de la France au Sénégal, Philippe Lalliot qui leur a rendu un vibrant hommage. Ces vaillants tirailleurs ont, en effet, combattu aux côtés de la France.
Depuis le 28 avril dernier, neuf d'entre eux sont rentrés définitivement au Sénégal. Ils ont été accueillis le même jour à l'Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), par le Ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, avant d'être reçus au Palais de la République par le Chef de l'État, Macky Sall.
Accompagnés de leur famille, les tirailleurs sont reçus dans la somptueuse résidence de l'ambassadeur de la France au Sénégal, jouxtant l'océan Atlantique, avec les « honneurs ». Le poids de l'âge a fini par avoir raison de ces vaillants soldats qui ont combattu pour la France sur les théâtres des opérations en Indochine ou en Algérie. Aujourd'hui, certains sont sur des chaises roulantes, d'autres s'appuient sur une canne pour se déplacer. Seuls quelques-uns font encore de la résistance et tiennent toujours sur leurs deux jambes. Cependant, le passé glorieux de ces vaillants tirailleurs, la France ne l'oublie pas. « Nous mesurons ce que nous vous devons. Je peux vous assurer que nous nous tiendrons à vos côtés comme vous l'avez été aux nôtres », a promis l'ambassadeur de la France au Sénégal. Philippe Lalliot a reconnu que la « dette » de la France à l'égard de ces tirailleurs sénégalais « est immense, à la mesure des sacrifices consentis ». Toutefois, il a rappelé qu'« un long cycle de reconnaissance » est ouvert depuis quelques années avec l'acquisition de la nationalité française des tirailleurs sénégalais en 2017. « Cette reconnaissance est celle des institutions, des arts et de la culture. Ces différentes reconnaissances sont le résultat de l'inlassable travail mémoriel », a ajouté M. Lalliot.
Reconnaissance officielle
Par ailleurs, l'héroïne de ce combat qui a abouti au retour de ces tirailleurs sénégalais qui n'ont plus besoin de rester au moins 6 mois par an dans le froid français au risque de perdre leur allocation est sans doute, Aïssata Seck, présidente de l'Association pour la mémoire et l'histoire des tirailleurs sénégalais. « Sans votre détermination, ce retour n'aurait certainement pas pu se faire », a témoigné l'ambassadeur de la France au Sénégal, s'adressant à la conseillère municipale à Bondy (France).
« Enfin, la République est reconnaissante », s'est exclamée Aissata Seck. Depuis quelques années, petite-fille de tirailleurs, elle se bat pour la reconnaissance des droits des tirailleurs sénégalais, mais aussi leur retour définitif au Sénégal. Le combat fut long, mais la conseillère municipale de Bondy a pu obtenir gain de cause. « Beaucoup disent que cette mesure arrive très tard, c'est vrai ; mais mieux vaut tard que jamais », s'est-elle réjouie.
Aujourd'hui, les tirailleurs sénégalais ont la nationalité française. Ils peuvent désormais vivre dans leur pays et continuer à percevoir leur allocation minimum vieillesse de 650.000 FCfa par mois. Enfin une reconnaissance de tous les efforts consentis par ces soldats aux côtés de la France. « La reconnaissance officielle est importante pour lutter contre une certaine forme de racisme », a souligné Aïssata Seck.
Au nom de tous les tirailleurs sénégalais, Yoro Diao a remercié les Gouvernements sénégalais et français qui leur ont facilité leur retour dans leur pays.