Congo-Kinshasa: Sur les ondes de la RTVS1 , Marcel Ngoyi - "Nous devons exclure les extrêmes et regarder vers le processus électoral"

L'Editeur du journal "La Prospérité", Marcel Ngoyi, a pris part, samedi 29 avril, à l'émission Café Gabriel qu'anime avec brio chaque samedi vespéral le grand radiodiffuseur Aimé-Cyprien Dionzo. Tout a tourné autour des quatre questions de l'heure dont celle liée à la sortie officielle de l'Union Sacrée de la Nation, celle relative au processus électoral en République Démocratique du Congo, celle afférente à l'arrivée à terme de la mission de la Force de la Communauté de l'Afrique de l'Est en RDC ainsi que celle ayant trait à la conclusion de l'enquête de l'Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete, au sein de la Fonction Publique.

L'Editeur Marcel avait pour co-débatteur, durant le temps leur imparti : Roger Manzekele du Mouvement des Indignés.

Des questions supports jusqu'aux questions ouvertes à large champ, en passant par des questions fermées, celles ouvertes à champ restreint et celle à choix multiples, Marcel Ngoyi est resté incollable durant toute la durée de l'interlocution.

La question d'entrée de jeu a été celle allusive à la sortie officielle de l'Union Sacrée de la Nation, question dans laquelle le chevalier du micro de la RTVS 1 voulait solliciter le regard de cet homme à l'écriture fine qui n'a pas hésité de sortir de l'écriture vers le verbe, avec une éloquence hors pair, pour déclarer sans ambages ce qui suit : "Je constate que l'Union Sacrée a fait plein, mais la question qui se pose est celle de savoir si toute cette foule qui est venue écouter est une foule acquise à leurs idéaux ou encore à leur conviction".

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En visionnaire, cet analyste patenté voit dans cette foule de gens quelques électrons libres pas faciles à identifier. Toutefois, à l'en croire, cette sortie officielle, c'est quand-même une démonstration de la fédération des forces, mais une démonstration de force qui n'est toutefois pas du "pain béni" ; l'homme de La Prospérité fait ici allusion à la marche du 13 mai prochain que beaucoup de congolais attendent des organisateurs du Conclave de Lubumbashi d'il y a quelques jours. "Donc, il faut nuancer les faits", a-t-il indiqué.

Au chapitre des élections, le tenant du rasoir intransmissible se détache encore une fois de sa toge de "répondeur" pour se poser un certain nombre de questions : "Quelle sera la suite des opérations si les élections ne sont pas tenues ?". Quel est le nouvel objectif ? Fin d'un mandat ou négociation d'un atterrissage en douceur en vue d'un processus électoral apaisé, démocratique, libre et transparent ?"

"Si les élections ne sont pas bien gérées, ça peut dégénérer jusqu'à pousser les gens vers le extrêmes" ; or, nous devons éviter les extrêmes et regarder tous vers le processus électoral", a-t-il proposé.

Comme il n'y a pas proposition sans propos ni position, le patron du quotidien de Mont-Fleuri compte se positionner, foi sur ses propos, du côté de bonnes élections qu'il assujettit, entre autres, à une cartographie fiable du fichier électoral, dont est tributaire la loi de la répartition des sièges, ainsi qu'à la recomposition de la CENI.

A propos de l'audit dudit fichier, charge que l'on propose à l'O.I.F., Organisation Internationale de la Francophonie, que beaucoup révoquent en question parce qu'ayant à sa tête un sujet rwandais (Louise Mushikiwabo), la réponse de l'homme fait pressentir l'idée que son "oui' ou son "non" pourrait être fonction d'une "subjectivité" qui risquerait de désorienter tout le processus.

Pour ce qui est de l'arrivée à terme depuis février du mandat de la Force de la Communauté de l'Afrique de l'Est, EAC, le Patron de La Prospérité a évoqué de prime abord la grande confusion qui prévaut dans la définition exacte de la mission de cette force qui est venue comme en remplacement de la MONUSCO.

Pour lui, c'est comme défroquer Sainte Catherine pour habiller Sainte Perpétue. "C'est un peu genre Pepsi-Cola et Coca-Cola", a-t-il illustré sans intention de vouloir se jeter comme dans une quelconque publicité croisée.

Avec lui, il y a lieu de définir cette force de l'EAC comme étant un tout qui n'a jusqu'à présent rien fait et duquel on exige qu'il fasse ne fût-ce que quelque chose.

Marcel Ngoyi se plaint aussi de l'aspect hyper-hybride de cette force qu'il dit caractérisé par une dimension disproportionnée au point que "personne" ne sait jusqu'ici le nombre d'éléments armés que chaque pays a alignés.

Quant à leur demander de plier bagage et de partir ici et maintenant, l'Editeur préconise plutôt que l'on n'agisse pas comme de façon épidermique, mais plutôt, que l'on fasse des choses de façon propre. C'est au regard du fait que les deux accords de Nairobi et de Luanda qui justifient leurs présences sur le sol congolais sont des documents officiels que l'on peut interroger.

Par exemple : "Quels sont les termes réels de la mission ?". A l'en croire, il n'est pas question de recourir à l'agressivité verbale comme due à une mauvaise humeur. "Il s'agit plutôt pour la RDC de reconsidérer ses engagements et de voir s'il y a moyen d'y apporter des correctifs", souligne Marcel Ngoyi qui soupçonne en même temps la Force de l'EAC de fonctionner en connivence avec le Rwanda.

Immarcescible, l'homme fait peser ses soupçons sur le fait pour les deux documents ci-haut évoqués de porter la contre-signature de Paul Kagame.

L'Editeur de La Prospérité a révélé en même temps le fait que si la République Démocratique du Congo se permet de recourir aux armées étrangères pour lui venir tout le temps, cela est dû à la vacuité de ses propres forces ; d'où sa proposition subordonnée à l'obligation pour le Ministère de la Défense de la RDC de mettre toutes les batteries en marche pour doter ses militaires en armes et en hommes robustes capables de se révéler supérieurs en force à tous ces agresseurs qui ne cessent de pousser comme des champignons dans l'Est de la RDC. Parmi ces derniers, plus de 300 répertoriés pendant que d'autres sont à compter parmi les mouvements disparates à la conquête de nos espaces pour le compte du Rwanda.

Au sujet de l'option du dialogue tant évoquée avec le M23 qu'il définit être le bras séculier du Rwanda, ce grand opérateur médiatique propose à son tour, dans l'hypothèse où il y aurait dialogue, l'option que soit élargi le débat à tous ces plus de 300 groupes rebelles disséminés à travers la partie orientale du pays, mais, toutefois, avec une mise en relief de l'engagement du pays vers la direction qu'il faut.

Il s'étonne du ballet diplomatique qu'il y a ces derniers temps à Kinshasa où l'on a vu défiler le Pape François, Jean-Pierre Raffarin, Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy et la liste n'est pas exhaustive. L'Editeur Marcel se pose la question de savoir : "pourquoi ne doivent-ils pas plutôt aller au Rwanda, dire à Paul Kagame de bien vouloir retirer ses soutiens aux rebelles qu'il envoie faire la guerre à la RDC ?".

Pour clore cet avant-dernier chapitre, il trouve que, comme la guerre nait dans les esprits des gens, c'est toujours dans les esprits des gens qu'il faut planter les semences de la paix".

Enfin, sur le plan du rapport de l'IGF, l'homme en charge de la politique éditoriale de La Prospérité demande à l'Inspecteur Général des Finances d'y mettre un peu de bémol en nuançant sa mise en oeuvre par l'organisation d'une tripartite qui mettra autour d'une table "triangulaire" l'Inspection Général des Finances dont il est le numéro un, la Fonction Publique et l'Intersyndicale en vue scruté à la lettre ce document avant sa mise en exécution.

A l'en croire, cela pourra résoudre par exemple le cas de la multitude de nouvelles unités qui ne sont pas jusqu'ici matriculés. "Ce qui évitera, pour le dire à ses propres mots, d'aller à l'assaut de l'Everest à pieds".

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