Niger: Les Nigériens rechignent à faire enregistrer leurs armes

Après un début réussi de l'opération dite de marquage des armes, les détenteurs d'arme se sont très peu mobilisés pour se faire enregistrer. Ce qui compromet le succès de l'initiative.

Dans le but de maitriser le contrôle des armes qui circulent au Niger, les autorités, conformément aux dispositions de la Cédéao, ont lancé en début d'année, l'opération dite de marquage des armes.

Dans les locaux de l'ancienne direction de la surveillance du territoire, où siège désormais la société nigérienne de marquage des armes, les usagers ne se bousculent pas.

En effet, l'engouement enregistré il y a quatre mois au lancement de l'opération laisse désormais place à une lassitude. Une opération qui vise pourtant à protéger les détenteurs d'armes de petits et gros calibres dans un contexte d'insécurité.

L'opération, qui n'a pas encore dépassé le territoire de la capitale, n'a toujours pas touché la moitié des armes en circulation, selon Albert Paul Karimou, directeur des opérations de la société nigérienne de marquage des armes.

"Certains n'ont pas encore compris l'importance de cette opération. A Niamey, nous savons que beaucoup de personnes détiennent des armes. Jusque-là, on sait qu'on n'a pas encore marqué l'ensemble des armes détenues ici à Niamey. On n'a pas eu encore 50% d'entre elles. Et nous sommes juste à l'échelle de Niamey".

Limiter les armes en circulation

Pour les vendeurs d'armes, c'est une opération qui permettra avant tout de de limiter la circulation des armes illégales.

"Cela permet à nous les armuriers de nous protéger contre les armes illicites. Des armes dont on ne connait pas la provenance. Cela peut aussi réduire l'insécurité", a estimé Moussa Ahmed est le président des armuriers du Niger.

La plupart de ceux qui détiennent légalement des armes au Niger les ont acquises soit pour la chasse soit pour se protéger car le pays fait face à un banditisme récurrent, auquel s'ajoutent les attaques djihadistes. Pour certains, marquer les armes, est comme se faire établir une pièce d'état civil.

"C'est une sorte d'assurance pour moi. Je détiens une arme légalement au même titre que l'acte de naissance de mon enfant. Pour que l'Etat sache que ce citoyen-là détient légalement son arme pour protéger mes biens et ma famille", a déclaré Ali Barry, un détenteur d'arme.

L'Etat encourage les citoyens détenant des armes à les faire marquer afin de pouvoir contrôler leur existence sur le territoire nigérien et vérifier si celles-ci ont été utilisées pour commettre des crimes.

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