Afrique de l'Ouest: Liberté de la presse - Le Burkina garantit l'essentiel

A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Centre national de presse Norbert -Zongo (CNP-NZ) a fait, le mercredi 3 mai 2023 à Ouagadougou, l'état de la situation du Burkina Faso. Il a aussi profité de l'occasion pour célébrer ses 25 ans d'existence.

22 journalistes menacés de mort, 7 médias qualifiés de médias de propagande, telle est la situation de la liberté de presse au Burkina Faso qui se retrouve avec une moyenne de 2,21/4 comme moyenne dans l'indice de la liberté de presse. Selon Reporters sans frontières (RSF), le Burkina Faso occupe cette année, la 41e place au classement mondial de la liberté de la presse et se classe 58e sur 180 .

Ainsi, le pays perd ainsi 17 places dans le classement de 2022. Pour le Dr en sciences de l'information et de la communication, chercheur au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST), enseignant, Lassané Yaméogo, cette baisse de rang s'explique par quatre facteurs majeurs, notamment l'instabilité politique au Burkina Faso marquée par les deux coups d'Etat, septembre et janvier 2022 qui ont joué sur la liberté de la presse et la crise sécuritaire qui a eu de sérieuses répercussions sur la liberté de la presse.

« Car, dans les régions à fort taux d'insécurité, les journalistes et les animateurs de radio communautaire n'ont malheureusement plus accès au terrain pour collecter l'information », a-t-il expliqué. Dr Yaméogo a aussi énuméré la cyber-violence. Pour lui, il y a des citoyens qui prennent plaisir à menacer verbalement des journalistes, des leaders d'opinion pour leurs prises de position. A son avis, ces éléments participent au recul de l'industrie de la liberté de la presse.

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Il a également mentionné la précarité économique des médias causée par la note qui interdisait les activités politiques au Burkina, dès l'avènement du MPSR II, ce qui a créé un vide, a ajouté, le chercheur Lassané Yaméogo. Cependant, il pense qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, car, la note est plutôt bonne. Car, « malgré toutes les contraintes évoquées, les conditions minimales d'exercice de la liberté de la presse sont réunies, car la situation en 2023 n'est pas totalement alarmante », a rassuré l'enseignant-chercheur.

Dans sa déclaration à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert- Zongo (CNP-NZ), Inoussa Ouédraogo, a indiqué que les ennemis du Burkina Faso et tous les Burkinabè sont les terroristes et le terrorisme. « Les autorités gagneraient à recentrer tous les efforts sur cet objectif qui a été l'argument principal pour justifier les coups d'Etat du 24 janvier et du 30 septembre 2022 », a-t-il dit. Pour lui, s'en prendre aux journalistes pour espérer gagner la guerre contre le terrorisme est illusoire.

Beaucoup de responsabilités et de professionnalisme

M. Ouédraogo a aussi rappelé que c'est avec beaucoup de responsabilités et de professionnalisme que la presse burkinabè fournit des photographies de la situation réelle du Burkina. Il a par ailleurs interpellé les autorités afin que les politiques et le niveau d'engagement des forces vives soient à la mesure des défis. A l'occasion de cette Journée mondiale de la liberté de la presse, le Centre national de presse Norbert -Zongo a lancé une série de compétitions.

Il s'agit du concours de caricatures et de photos presse, du prix de la meilleure journaliste burkinabè rebaptisé, « le Prix Marie Soleil de la meilleure journaliste burkinabè » et le prix africain du journalisme d'investigation Norbert-Zongo. Les oeuvres en compétition seront primées lors du Festival international de la liberté d'expression et de presse (FILEP) en octobre prochain. « 25 ans au service de la liberté d'expression et de la presse ! », c'est sur ce thème que le Centre national de presse Norbert Zongo a également célébré son anniversaire, le mercredi 3 mai 2023 à Ouagadougou.

 

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