Un habitant d'Ambaninampamarinana a été tué par des sportifs pour une histoire de téléphone volé, dimanche. Son corps a été transporté et abandonné à Manjakandriana.
Vindicte populaire en plein coeur de la capitale, dimanche soir. Maminirina Judicaël Haingoniaina, 25 ans, en a été victime. Cet habitant d'Ambaninampa-marinana, père d'un bébé de trois mois, a froidement été lynché à côté de l'église catholique de Mahamasina par des sportifs de passage dans la ville. Le corps du défunt portait plusieurs traces de blessures. Ses membres ont été cassés. Le résultat de l'autopsie est attendu. Il était 20h, ce soir-là, les pratiquants d'arts martiaux ont appréhendé le jeune père de famille.
Ils l'accusaient d'avoir volé le téléphone de leur camarade. Or, ils ne l'ont pas trouvé sur lui quand ils l'ont fouillé. « Poursuivi, il [ndlr : Judicaël] a enjambé une clôture. Des gardiens ont appelé au secours en le voyant. Le groupe tumultueux l'a ramené devant le bar pour inciter une vindicte populaire. Il y avait plusieurs témoins. Personne n'a appelé la police. Tous ceux qui sont passés lui ont asséné des coups », explique un concierge, présent sur les lieux au moment du crime.
Enquête
« La victime était mon voisin. M'ayant reconnu, il a levé sa main gauche. Peut-être qu'il essayait de me faire signe. Il était apparemment mourant. Ses agresseurs l'ont balancé dans la malle arrière de leur Sprinter rouge. Je me suis dépêché d'alerter sa famille, mais ils n'étaient plus là à notre retour », a raconté le même interlocuteur lors de notre entretien, hier, devant la maison du défunt, à Ambanin-ampamarinana. « J'ai entendu qu'ils étaient trois à avoir été soupçonnés du vol. Les deux autres auraient fui », ajoute-t-il. Partie chercher Judicaël au commissariat de Mahamasina, à l'hôpital et à la gendarmerie, la famille est rentrée bredouille.
« Vers 1h du matin [ndlr : lundi], la gendarmerie d'Ankadilalana nous a téléphoné et dit que notre cher se trouvait à l'hôpital de Manjakandriana. Nous y sommes partis à 6h. À 7h, le commissaire de Manjakandriana nous a fait savoir qu'il était décédé », relate Rija Rafamatanantsoa, le cousin du défunt. La brigade criminelle a ouvert une enquête et retenu les présumés auteurs du crime, les parents des jeunes sportifs et leur chauffeur. « Ils auraient craint pour la vie de Judicaël et ont préféré l'amener avec eux et le laisser à l'hôpital de Manjakandriana », d'après des sources judiciaires.