Madagascar: Organisation régionale - Saïd Larifou exige une refonte totale de la COI

Un mutisme douteux sur la migration à Mayotte. Madagascar abritera le 17 mai prochain un important rendez-vous de la Commission de l'océan Indien, COI. Il s'agit de la 37e session du Conseil des ministres des pays membres.

Vingt jours avant cette réunion, le franco-comorien Me Saïd Larifou est de passage dans la capitale malgache et émet des réserves sur cette organisation qu'est la COI. Car depuis son existence et jusqu'à nos jours, il n'y a pas selon lui, un véritable changement mené par cette entité pour l'ensemble de l'Indianocénie. Cet avocat né à Nosy Be et ayant oeuvré durant des années à La Réunion prend un exemple concret, celui de l'opération menée actuellement par la France contre l'immigration à Mayotte avec des graves conséquences humaines.

« Il n'y a aucune personnalité de la zone qui réagisse, sauf le socialiste réunionnais Gilbert Annette. La COI n'est même pas capable jusqu'à maintenant (ndlr : 1er mai dernier) de publier un communiqué commun sur le cas de Mayotte ! » Comment ne pas s'indigner d'une telle discrimination », lance Saïd Larifou en rappelant que toutes les îles soeurs de l'Océan ont tous des problèmes de décolonisation non affectés, « les îles Eparses pour Madagascar et les îles Chagos pour Maurice ».

Définir une nouvelle vision

La seule différence avec Mayotte qui est comorienne, c'est que dans cette île, il y a un dégât humanitaire. Et lui de regretter « l'absence flagrante d'une cohésion régionale et des valeurs de solidarité foulées au pied ». Dans ce sens, avec un accent virulent, il déplore que nos vaillants intellectuels et nos dirigeants, dans presque toutes les îles « ne sont là pour quérir des postes politiques, des villas et des grosses cylindrées, mais pas pour une vision commune de nos îles ».

« La COI n'a plus sa raison d'exister, car brille de son inefficacité, ne serait-ce que pour la libre circulation dans la région de tous ses membres. Il importe de créer une nouvelle structure visant réellement un avenir de la zone de l'océan Indien » propose-t-il. Persuadé en son for intérieur qu'il y a encore des intellectuels et humanistes épris des valeurs culturelles de l'océan Indien : « Je lance un appel consistant aux forces vives et politiques dans l'océan Indien de se retrouver pour définir une nouvelle vision pour notre zone ». C

ette vision doit se baser sur la justice, la démocratie et l'humanisme. Puis, il revient sur la situation à Mayotte en incitant les forces vives malgaches d'être attentives et d'apporter un soutien aux Mahorais victimes de cette décolonisation française. Enfin, en sa qualité du président de l'ONG panafricaine WARABA, Saïd Larifou demande à l'organisation de la société civile de Madagascar de soutenir leur proposition d'attribuer le Prix Nobel de la Paix à la présidente tanzanienne Samia, en raison de son ouverture d'esprit.

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