Mardi 2 mai, selon le Soudan du Sud qui tentait une médiation, les Forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide avaient donné un accord de principe pour une trêve de sept jours à compter du 4 mai, et jusqu'au 11 mai. Pourtant, Khartoum s'est réveillée ce jeudi matin au son des bombardements et des combats de rue.
Une nouvelle trêve peu respectée au Soudan. Plusieurs sources ont notamment confirmé des affrontements autour du palais présidentiel et de l'état-major, à Khartoum. Les Forces de soutien rapide (RSF) menées par le général Hemedti affirment que l'armée a attaqué leurs positions, avec des bombardements aériens et des tirs d'artillerie. Les forces nationales, dirigées par le général al-Burhan, dénoncent quant à elles des tirs aveugles, des sabotages et des pillages des paramilitaires.
Pendant ce temps, les habitants continuent de souffrir. Hassan vit à Omdurman, ville jumelle de Khartoum. Selon lui, il n'y a eu aucune pause dans les combats : « Ça n'a jamais été tenu, c'est toujours le contraire. Quand on dit qu'il y a une trêve ou un cessez-le-feu, les bombardements s'aggravent, les conflits montent, on entend les forces aériennes... Le marché est cambriolé par les RSF (FSR), il y a toujours des gens arrêtés, des gens disparus. C'est comme s'il n'y avait rien. »
Une communauté internationale désemparée
La paix paraît difficile à obtenir car « les deux camps veulent continuer à se battre », a déclaré la veille le Haut-commissaire de l'ONU, Martin Griffiths, à Port Soudan. Ce dernier espère néanmoins un face-à face avec les deux généraux d'ici à deux à trois jours.
Joint ce matin à Khartoum, Mutaz Saleh, de la Sudanese Civil Society Initiative, estime que seules des sanctions ciblées pourraient fonctionner. « Certains ne veulent pas arrêter la guerre avant que l'autre camp ne soit vaincu. Tant que personne n'arrêtera ces deux généraux et qu'il n'y aura pas une forte pression personnelle sur eux, les combats continueront. Donc des sanctions ciblées pourraient marcher. Et il faut se rapprocher de l'Égypte, qui soutient l'armée, et des Émirats, qui aident les paramilitaires. Il faut leur demander d'agir pour qu'ils fassent cesser cette guerre. » Une réunion de la Ligue Arabe doit se tenir ce dimanche.
De leur côté, les étrangers continuent de fuir. Ce mercredi, le Nigeria a pu évacuer un premier groupe de 376 ressortissants, tandis que le Royaume-Uni vient de clôturer son plan d'évacuation. Pour l'heure, le Syndicat des médecins estime que 67% des hôpitaux proches des combats ne fonctionnent plus : 17 ont été bombardés, 19 évacués, 6 ambulances ont été attaquées. Parmi les 29 hôpitaux ouverts, certains ne peuvent plus fournir que les premiers secours.