Madagascar: Suzanette Alphonsine Tandrina - « L'ilménite de Ranobe est une bénédiction divine »

Une bénédiction divine. C'est ainsi que Suzanette Alphonsine Tandrina qualifie l'existence du gisement d'ilménite de Ranobe à Toliara.

Historienne exerçant au sein de l'Université de Maninday Toliara, elle figure parmi les chercheurs et experts qui suivent de près, et d'une manière objective, l'affaire Base Toliara. Elle raisonne avant tout en termes d'avantages socio-économiques .

Pragmatisme

« Les potentiels sont là, pourquoi ne pas les exploiter », déclare-t-elle en parlant de ces immenses ressources d'ilménite que nombre d'observateurs qualifient d'ailleurs de richesses qui dorment dans la région Atsimo Andrefana. « Il nous appartient de faire des efforts pour développer notre région à partir de nos propres ressources car à défaut, la population se contentera comme toujours des activités maraîchères », ajoute cette intellectuelle qui fait partie de celles qui n'hésitent pas à se prononcer positivement sur la nécessité de la reprise des activités de Base Toliara. Faisant preuve de pragmatisme, Suzanette Tandrina fait remarquer que pour les mères de famille par exemple, qui ont des enfants à nourrir et à scolariser, ce genre de projets qui crée des compétences et de nouveaux emplois va apporter du concret dans la vie sociale.

Effets induits

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Elle soutient par ailleurs qu'avec l'arrivée de grands investisseurs de la taille de Base Toliara, il y a forcément des effets induits sur les autres secteurs économiques. « La population locale comme les pêcheurs et les agriculteurs doivent se préparer car avec ce genre de projets créateurs d'emplois et de revenus, il y aura forcément une hausse de la demande », ajoute-t-elle en prenant l'exemple d'un agriculteur qui produit une tonne d'oignons et qui, dans la perspective d'une reprise des activités de Base Toliara, sera obligé d'augmenter sa production.

« Il a intérêt à produire plus pour satisfaire les besoins nés des activités de Base Toliara car à défaut, cette dernière sera obligée de s'approvisionner ailleurs ». Une manière d'expliquer qu'aussi bien directement qu'indirectement, la réouverture de Base Toliara bénéficie aux communautés et aux acteurs économiques locaux. « A l'instar des éleveurs qui, à côté des agriculteurs, peuvent aussi devenir des fournisseurs de Base Toliara pour les viandes de zébu et de volaille, par exemple. Bref, la population locale doit anticiper les besoins de la compagnie en cas de réouverture ».

Espoir

De belles perspectives en somme pour la région Atsimo Andrefana dont une partie des jeunes ont déjà été formés pour travailler dans ce projet ou créer des activités, sources de revenus. « Malheureusement tout cela est suspendu depuis la fermeture du projet. » regrette Suzanette Tandrina qui garde cependant espoir sur l'avenir de ces jeunes formés. « Les connaissances qu'ils ont acquises et gardées leur serviront toujours », concède-t-elle en se rappelant que lorsque Base Toliara était encore en activité, des jeunes ont pu bénéficier de formations sur la production de savon, sur la culture de jeunes plants « Ce sont des connaissances qu'ils peuvent toujours capitaliser ». Bref, Suzanette Tandrina considère Base Toliara comme tous les investissements qui rapportent et qui méritent d'être poursuivis.

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