La lettre ouverte publiée par trois représentants de la Banque mondiale traitant du cas Madagascar devrait interpeller tous ceux qui ont dirigé et qui dirigent maintenant le pays.
Elle met en lumière toutes les tares du modèle de développement adopté depuis des décennies et ayant amené ce désastre économique de la Grande île. Le constat fait est sans complaisance et il met les dirigeants devant leur responsabilité.
Une analyse sans complaisance de notre situation
« Madagascar avec sa vaste biodiversité unique, ses forêts denses, ses terres agricoles fertiles, ses atouts touristiques incomparables, le plus long littoral d'Afrique et une population jeune, dispose d'un excellent potentiel de croissance. », est-il dit en préambule. « Mais c'est malheureusement un des pays les plus pauvres du monde » . Le constat est amer car « de 1960 à 2020, le revenu par habitant a diminué de 45%.
Il s'est produit dans un environnement exempt de conflit violent ». Tous les observateurs étrangers ont manifesté depuis toujours leur incompréhension sur cette régression qui a amené à 75,2 % la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Les analystes de la Banque mondiale pointent du doigt « le manque de concurrence et de transparence au coeur de l'Etat et la capture des élites qui ont entravé les performances de croissance du pays ». Ils insistent sur le rôle que devrait jouer le secteur privé.
Mais ce dernier est « petit et très peu compétitif ». Il ne peut créer des emplois et stimuler la croissance. Les défaillances de la gouvernance ont limité la capacité de Madagascar à atteindre la croissance économique soutenue, inclusive et élevée nécessaire pour réduire l'extrême pauvreté. « Elle est le résultat de cette mauvaise gouvernance qui n'a pas été résolue depuis plusieurs décennies. La faiblesse des institutions et le contrôle des élites érodent l'Etat de droit ». Voilà les points saillants de cette lettre ouverte qui doit nous faire réfléchir.