Madagascar: Concert - Poopy, une diva au grand coeur de marathonienne

Un spectacle à la hauteur des 40 années de scène de la diva Poopy au Palais des Sports de Mahamasina, dimanche après-midi. Un concert fleuve de cinq heures et un pari réussi.

Des années d'absence, un retour amorcé il y a quelques années, Poopy a confirmé dimanche au Palais des Sports qu'elle reste la diva qu'elle a été durant toute sa carrière. Mais il faut avoir vécu la variété style années '80 et '90 pour vraiment s'en rendre compte. A part le fait qu'elle ait réussi à remplir comme il faut le gymnase de 8 000 places. Quand les synthés faisaient oublier les sons à la limite redondants du style acoustique, Poopy, en tant que membre du groupe Njila, débarquait au moment où le soi-disant folk, plutôt variété acoustique, était saturé de suiveurs.

A une époque où le design vestimentaire connaissait l'un de ses pires moments de créativité. Les téléspectateurs ont vu la chanteuse accoutrée d'une sorte de robe à épaulettes, faisant penser à un automate mal rafistolé. De l'époque aussi où les premiers danseurs et danseuses accompagnaient les chanteurs sur scène. Un tournant dans le paysage musical malgache, surtout dans la capitale.

Normal si Malala du groupe 'Zay était montée sur scène, pour un duo mémorable. Deux générations se rencontrent, Malala pourrait bien faire partie des fans de Poopy, il y a encore trente ans. Des deux côtés de la scène, qui a été rallongée par un promontoire, les mamies et les quinquas frétillent de bonheur.

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La nostalgie fait son effet. Grand moment aussi quand Voahirana et Poopy interprètent un fiévreux « Mifameno », le père de cette dernière au synthé. Elle verse quelques larmes à la fin du set. Un spectacle comme l'Antananarivo de la petite bourgeoisie et de la classe moyenne, issu de l'exode régionale des années '90 les aiment. Dans le public, Hanta Rasolofoson ne rate rien du spectacle. « J'ai réservé ce jour, je suis venue avec des amies d'antan. Mes enfants ne voulaient pas m'accompagner car ils ne connaissent absolument pas Poopy ». Beaucoup de quinquas, voire des fans devenues femmes, constituaient des groupes de spectatrices assez visibles et bruyantes dans la salle.

« Pour moi, Poopy a été l'une des meilleures chanteuses malgaches. Toute génération confondue. Elle avait de bons textes, elle a été accompagnée par les meilleurs musiciens du pays. Il n'y a qu'à voir, elle réussit à remplir le Palais des Sports malgré des années de stand-by. Les fans n'attendaient que son retour », concède Fanja Harinivo. Une sexagénaire venue d'Antsirabe. En plus de 5 heures de spectacle, un exploit tout de même, Poopy dit au revoir et à bientôt au Palais des Sports et à ses inconditionnels. Les fans des villes comme Toliara, Antsiranana... les grandes villes du pays l'attendent de pied ferme, sûrement pour une éventuelle tournée.

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