Toubab Dialaw (Rufisque) — Des experts et militantes des droits des femmes ont mis en exergue mercredi, à Touba Dialaw, dans le département de Rufisque (Dakar), les efforts des femmes ouest africaines dans les activités économiques et sociales dans leurs pays respectifs.
"Les femmes sont dans l'agriculture, la transformation, les travaux ménagers (...) C'est évident. Les efforts des femmes ouest africaines dans les économies de leurs pays sont difficiles à mesurer", a indiqué Dr Claus-Diester Kônig, le directeur du bureau régional de la Fondation Rosa Luxemburg Stiftung.
Il intervenait en marge de l'ouverture de la 3ème édition du Forum sous régional sur l'écoféminisme. Cette rencontre regroupe des femmes leaders, des spécialistes et expertes de plusieurs domaines d'activités venues de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest.
Prévue sur une durée de trois jours, l'édition 2023, organisée par le bureau régional d'Afrique de l'Ouest de la Fondation Rosa Luxemburg Stiftung, porte sur le thème : "l'Eco féminisme : un outil de protestation des femmes contre le système économique capitaliste et les défis écologiques".
M. Kônig rappelle qu'en Afrique, les femmes portent sur leurs épaules les activités ménagères de transformation et elles interviennent dans l'agriculture, l'éducation des enfants, etc.
"Les femmes ont participé aux différents mouvements pour l'indépendance des Etats africains. Donc, c'est très normal qu'elles soient impliquées dans les instances de décision", a pour sa part souligné Angela Sofia Benoliel Coutihno, une historienne cap verdienne. Elle estime qu »'il faudrait que les femmes africaines arrivent à avoir une voix plus forte au niveau continental et mondial".
"Sans doute la situation des femmes a beaucoup évolué. Les femmes ont participé aux différents mouvements pour l'indépendance des Etats africains. Donc, c'est très normal qu'elles soient impliquées dans les instances de décision", a réitéré l'historienne cap verdienne, qui dit travailler sur l'histoire féministe de son pays depuis son indépendance.
"Les activités économiques des femmes ont besoin d'être soutenues", a déclaré de son côté Nathalie Kouakou Yao N'Guessan, une militante des droits des femmes en Côte d'Ivoire.
Elle considère que "ces femmes ont besoin d'être formées aux techniques agricoles modernes, respectueuses de l'écologie du climat et surtout qu'il y ait des moyens financiers, des intrants agricoles, un marché pour la commercialisation".
Selon un document remis aux participants, »ce forum est initié dans une dynamique de suivi pour capitaliser les acquis des deux premières années et donner un contenu plus spécifique au combat des femmes ».
"Après des décennies d'engagement et de lutte pour la réhabilitation de leur statut, les femmes ont enregistré de nombreux succès (social, professionnel, juridique etc.). La mise en oeuvre également d'un plan d'actions et de stratégies a permis aux femmes d'influencer en leur faveur certaines politiques publiques malgré les difficultés", ajoute le texte.
Il précise que la rencontre vise à créer un cadre d'échange permettant aux femmes de comprendre l'importance de l'écoféminisme, d'échanger leurs bonnes pratiques et de pouvoir s'organiser autour d'un objectif pour défendre la survie de leurs activités génératrices de revenus dans les sphères de prise de décisions politiques.