Burkina Faso: Spéculation foncière autour du domaine de la Présidence du Faso - Faut-il en rire ou en pleurer ?

analyse

« Le domaine de la présidence du Faso à Kosyam fait l'objet d'activités immobilières, foncières et d'excavation par des personnes physiques et morales dont certaines semblent se prévaloir des documents officiels fondant leurs agissements ».

Je suis sûr qu'ils sont nombreux les compatriotes qui, comme moi, ont dû rigoler à la lecture de cet extrait du communiqué signé du Secrétaire général de la présidence du Faso. On aurait cru à un canular. Et pourtant, c'est la triste réalité. La preuve est que l'affaire préoccupe tant au plus haut point qu'elle a fait l'objet d'un communiqué officiel.

Cela dit, je ne puis m'empêcher de me poser quelques questions : qui sont ceux qui veulent brader le domaine de la présidence du Faso ? Est-ce des gens qui se réclament propriétaires terriens ? Auprès de quels services ont-ils pu obtenir les documents officiels dont ils « se prévalent », pour reprendre les termes du communiqué du SG de la présidence du Faso ? En tout cas, en attendant d'avoir des réponses à ces questions, je trouve tout de même osé le comportement de certains Burkinabè.

Oui, c'est très audacieux de la part des ces immobiliers et personnes physiques qui se permettent de parcelliser un domaine comme celui de la présidence du Faso à des fins de spéculation foncière. Je trouve aussi très courageux ceux-là qui acceptent de payer ces parcelles, conscients des risques qu'ils encourent. Car, même s'ils y construisent, ils se doivent de réaliser qu'ils seront tôt ou tard déguerpis de gré ou de force. Voyez-vous ?

J'ai bien peur qu'un jour, l'on vous dise de quitter parce que certains de nos compatriotes auront vendu notre pays à Bill Gates ou à Aligo Dangote

Il est vrai que le foncier constitue un véritable casse-tête au Burkina mais je pense qu'il faut savoir raison garder en évitant de prendre des risques inconsidérés. Malheureusement, en la matière, certains Burkinabè ne veulent pas entendre raison si fait qu'ils en font à leur tête. La preuve, s'ils ont pu se permettre de parcelliser la présidence du Faso, que n'oseront-ils pas d'autre? Et moi, je dis et je répète qu'à l'allure où vont les choses, j'ai bien peur qu'un jour, au réveil, l'on vous dise de quitter les lieux parce que certains de nos compatriotes auront vendu les 274 200 km2 que compte notre pays à Bill Gates ou à Aligo Dangote.

Je sais que cela va faire sourire beaucoup d'entre vous, mais l'attitude des uns et des autres me laisse croire que cela peut arriver. Qui sait si certains compatriotes n'ont pas déjà entrepris les démarches dans ce sens, attendant la fin de l'insécurité liée au terrorisme, pour concrétiser les choses ? En tout cas, moi, fou, je n'ai rien à perdre. Car, quel que soit celui à qui l'on vendra le Burkina, je trouverai toujours où loger, ne serait-ce que sous le hall d'un immeuble ou sous le pont d'un échangeur.

Ça me suffit largement ! Toutefois, je souhaite que les autorités ouvrent l'oeil et le bon, sur la gestion foncière dans notre pays. Car, certains n'ont même pas un petit lopin de terre pour se construire une cabane pendant que d'autres disposent de plusieurs dizaines de parcelles. Loin de moi l'idée de jalouser quelqu'un mais je me dois de reconnaître que c'est injuste. Le Burkina est la propriété de tous ses fils et filles et non d'une minorité qui s'est embourgeoisée au fil des ans.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.