Afrique: Rapport 2023 de Reporters sans frontières - Maurice gagne une place mais avec un score global moindre

Le rapport 2023 sur la liberté de la presse au niveau mondial de Reporters sans frontières (RSF) est tombé hier. Maurice est classé à la 63e place sur 180 pays alors que le rapport de l'année dernière nous plaçait à la 64e place. Cependant, le score de Maurice a chuté ; nous sommes toujours dans la catégorie «situation problématique» avec 55 autres pays.

Le score global du pays était de 66,07 l'année dernière alors que cette année, nous sommes à 65,56. Le rapport fait ressortir que «le cadre légal n'est pas protecteur pour les journalistes». Il rappelle les amendements à l'Independent Broadcasting Authority (IBA)Act de 2021, qui remet en cause le secret des sources, entre autres.

Quant à la sécurité, il y est souligné que «les menaces et les actes d'intimidation contre les journalistes, qui étaient rares ces dernières années, ont augmenté» et rappelle également que, l'année dernière, quatre journalistes ont fait l'objet de cyberharcèlement, mais ne précise pas que cela venait des pages proches du pouvoir. Sur le volet économique, RSF fait ressortir que, «dans certains médias, des directives sont données pour une couverture clémente de la politique gouvernementale afin de ne pas affecter les intérêts du propriétaire, l'argent public étant souvent orienté vers des médias à la solde du pouvoir».

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Dans les domaines où le score de Maurice a chuté figure le social. Selon la méthodologie utilisée par RSF, les questions de cette partie visent à évaluer les contraintes qui se traduisent par le dénigrement et les attaques envers la presse. Elles sont basées sur des questions de genre, de classe, d'origine ethnique ou de religion, entre autres, ou encore l'antipatriotisme brandi pour exercer des pressions afin de ne pas remettre certaines actions du gouvernement. Il y a aussi le contexte légal qui évalue la liberté de travailler sans censure ou sanction judiciaire, l'accès à l'information sans discrimination, et l'impunité de ceux qui attaquent les journalistes.

Globalement, le rapport fait ressortir que dans 118 pays sur 180, il existe des campagnes de désinformation massive et de propagande orchestrées par les acteurs politiques. «La différence s'estompe entre le vrai et le faux, le réel et l'artificiel, les faits et les artefacts, mettant en péril le droit à l'information.» RSF pointe aussi du doigt l'intelligence artificielle dans certains cas. Une enquête soutenue par l'organisme avait prouvé que la désinformation est massivement présente sur le web, et que les outils d'intelligence artificielle ne font pas de différence entre ces textes et les faits réels.

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