Congo-Kinshasa: Le satisfecit de Félix Tshisekedi à Patrick Muyaya Katembwe

La 30ème journée mondiale de la liberté de la presse appartient à l'histoire. Les professionnels des médias Rd congolais l'ont célébrée avec faste le 03 mai, comme proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1993, au Fleuve Congo Hôtel, dans la commune de la Gombe, au cours d'une importante cérémonie organisée par le Ministère de la Communication et médias, en collaboration avec le Conseil supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC), laquelle a connu la participation du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

La célébration de cette journée, au niveau national, a coïncidé avec l'avènement d'une nouvelle loi sur l'exercice de la liberté de la presse, oeuvre de Patrick Muyaya, ministre de tutelle et porte-parole du Gouvernement, qui déploie des efforts considérables, avec l'accompagnement du Premier ministre Sama Lukonde, pour un véritable changement de narratif dans son secteur. « La liberté d'expression à l'épreuve de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique », tel était le thème au coeur de la célébration de cette journée.

Le Chef de l'Etat a jugé utile de communier avec les professionnels des médias pour, entre autres, leur exprimer toute sa gratitude pour le travail qu'ils n'ont cessé d'accomplir et les appeler à plus de responsabilité dans l'exercice de leur noble métier dans ce contexte particulier marqué par l'agression rwandaise dans l'Est et le besoin de plus en plus poussé de combattre les "fakenews" ainsi que toute forme de manipulation à l'aune de prochaines joutes électorales. Le Premier ministre Sama Lukonde, le Président du Sénat Bahati Lukwebo, des personnalités venues de diverses institutions s'étaient associés aux grandes figures du secteur médiatique du pays au cours de ladite cérémonie. Dans son mot, le Commandant suprême a réaffirmé sa détermination à tout mettre en oeuvre pour que la presse soit véritablement un quatrième pouvoir pour "consolider notre démocratie". Il a attiré l'attention des uns et les autres sur le combat que chacun à son niveau doit mener pour lutter contre la désinformation et l'intox qui, a-t-il insisté, constituent une "source de nombreux maux" dans la société actuelle. « Ceci constitue, pour nous, un défi commun à relever et je vous invite à jouer votre rôle de paravent et d'antidote contre ces fléaux qui menacent notre société à l'heure du numérique », a-t-il exhorté.

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Tous appelés au professionnalisme durant l'année électorale

Parlant de 2023 comme année électorale, Félix Tshisekedi a appelé les chevaliers de la plume à l'observance stricte des règles d'éthique et de déontologie journalistique pour ne pas servir des ponts aux discours à caractère tribalo-clanique et ceux pouvant menacer la cohésion nationale. « Comme vous le savez, l'année 2023 est une année électorale qui, comme il peut l'être observé sous d'autres cieux, se conjugue par de fortes sollicitations des médias et par l'organisation de débats sur les plateaux télévisés ou sur toute autre plateforme médiatique. Malheureusement, force est de constater que ce contexte singulier revêt le risque parfois de concourir à la dissémination, dans la sphère publique, non plus de visions ou d'idéaux censés prôner le vivre-ensemble, mais plutôt de propos discourtois, discriminatoires voire d'invectives aux relents tribalistes et séparatistes, en méconnaissance des lois en vigueur dans notre pays. Je voudrais ici rappeler votre responsabilité dans l'encadrement de ces échanges et dans les dispositions qu'il vous convient de prendre pour éviter ces dérapages ; mais aussi, vous exhorter à utiliser vos plateaux et vos différents médias pour favoriser un débat politique sain, lequel permettra à la fois à vos invités ainsi qu'à vos téléspectateurs, auditeurs et lecteurs d'être édifiés sur la nature des offres politiques leurs proposées sous forme de programmes et propositions par les candidats », a-t-il souligné. Dans ce sens, il a appelé le CSAC à prendre ses responsabilités pour imposer l'ordre et récompenser négativement tous les indociles.

« Je vous rappelle, une fois de plus, que l'exercice de la liberté de la presse vous confère des droits auxquels sont toutefois assortis, des devoirs. Cette liberté doit s'exercer dans les limites des prescrits des Lois, du respect de la vie privée et de bonnes moeurs ainsi que des impératifs liés à la sécurité du pays. À ce propos, je tiens à saluer votre patriotisme dans la défense des intérêts de la patrie en cette période d'agression. Je vous exhorte à continuer à faire preuve de plus de professionnalisme et de responsabilité dans la manière d'exercer cette liberté de la presse à travers vos différentes productions et prestations pour nous accompagner dans le travail de refondation en cours de notre cher et beau pays, la République Démocratique du Congo », a-t-il lancé.

Sama et Muyaya chargés d'opérationnaliser l'aide à la presse

Toujours dans son discours, Félix Tshisekedi a salué à juste titre la nouvelle loi sur l'exercice de la liberté de la presse en République démocratique du Congo, fruit du grand travail abattu lors états généraux de la CM organisés en janvier 2022. A l'en croire, Cette loi vient poser les fondamentaux du retour à la norme de la pratique professionnelle et de la nécessité d'adaptation technologique qu'impose la révolution numérique. Il a instruit le Gouvernement de capitaliser cette initiative en y accordant toute l'attention possible dans le seul souci de parvenir à la salubrité médiatique. Dans la foulée, il a demandé au Premier ministre Sama et au Ministre Muyaya de planifier la concrétisation de l'aide à la presse telle que stipulée dans la nouvelle Loi. Ici, il convient de rappeler que si la question relative à l'aide à la presse parvient à être concrétisée, seuls les médias en ordre et reconnus par l'Etat seront bénéficiaires. Patrick Muyaya l'a plus d'une fois précisé.

«Je suis heureux de constater, une année après lesdites assises, que des progrès considérables ont été accomplis notamment à travers la promulgation de l'Ordonnance-Loi N°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, la liberté d'information et d'émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo.

27 ans après la dernière modification, cette nouvelle Loi charnière qui régit notre Presse, vient poser les fondamentaux du retour à la norme de la pratique professionnelle et de la nécessité d'adaptation technologique qu'impose la révolution numérique. Son application, sans nul doute, rendra opérationnelle la mise en oeuvre de la plupart des résolutions convenues lors des assises fondatrices de janvier 2022. Le processus de modernisation des médias publics étant en cours, j'encourage le Gouvernement à redoubler d'efforts pour le mener à son terme. Le train de l'assainissement du paysage médiatique, quant à lui, va prendre sa vitesse de croisière grâce aux nouvelles dispositions légales en vigueur.

Je charge le Gouvernement, à travers le Premier Ministre et le Ministre de la Communication et Médias à y veiller pour que nous puissions disposer d'une base de données consolidée à partir de laquelle, le Gouvernement devra planifier la concrétisation de l'aide à la presse telle que stipulée dans la nouvelle Loi », a indiqué le Garant de la Nation. Peu avant sa prise de parole, c'est le Ministre de la Communication et médias qui a parlé. Il a, dans son mot, rendu hommage au Président Félix Tshisekedi pour ses efforts visant à instaurer une nouvelle ère dans le secteur des médias. Il a salué, dans le même sens, l'accompagnement du Chef de Gouvernement et a, également, reconnu les efforts des partenaires extérieurs pour le redressement de son secteur, comme Internews, la Suède et les USA. Christian Bosembe du CSAC et Tshivis Tshivuadi de JED (Journaliste en Danger), avaient également collé leurs mains au lutrin. Ils ont, eux aussi, insisté sur le sens de responsabilité dont chaque professionnel des médias doit, plus que jamais, faire preuve.

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