Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Bibelo » de Théo Blaise Kounkou

Théo Blaise Kounkou figure parmi les astres qui ont illuminé la galaxie musicale du Congo dans les années 1970 et 1980. Son titre « Bibelo », paru en 1982, sous son propre label « TBK Record », met en lumière ses qualités d'arrangeur hors pair.

« Bibelo » est une pièce musicale qui exprime la nostalgie sur un passé glorieux. Du point de vue textuel, on y trouve trois thèmes. Le premier concerne le mode de vie d'antan, le deuxième se rapporte à la destruction de la cohésion sociale par la sorcellerie et le troisième exprime un souhait sur la renaissance de l'ancienne société.

Ainsi, « Bibelo » qui signifie zone d'habitation dans une cité, a été fortement détruit par la sorcellerie. Les « Mbongui », cercle d'éducation sociale, ont disparu : soit l'invocation par l'auteur « Mbongui é zi mbongui mbongui zeto za kumvuna... », ou encore « Que nos cercles d'éducation se réaniment ». Et surtout « Beto ku mankole, mankole ma yika na mwamwa, mavula mo mambwani, magâta meto ku Congo, magâta meto ma ntsangu kumbisa, ku zibakanandi », autrement dit « Notre village Mankole est entièrement détruit au profit de Mavula (Brazzaville) qui n'est qu'un centre de rencontres. N'oublies pas et glorifies nos magnifiques villages ».

Du point de vue musical, « Bibelo » est une chanson atypique dont la structure comprend onze parties. Comme nous l'a fait savoir le musicologue Mampouya Mam'sy, cette chanson est structurée en deux blocs : le premier contient trois mélodies. La première se sépare de la deuxième par une section cuivre portant la griffe de Jimmy Mvondo Mvele. La deuxième succède à la troisième par le jeu de guitare solo de Master Mwana Congo.

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La même guitare se chevauche avec la guitare basse de Miguel Yamba et la guitare accompagnement « Mi composée » de Pela N'Simba, avec la batterie de Dénis Hekimian pour introduire le second bloc. Ce dernier comporte deux mélodies, en chant responsorial, soutenues par un choeur composé d'Adelphine Mouhani et Francine Boumpoutou. Ici, la guitare solo de Syran Mbenza est mise en exergue. Si le premier bloc est joué sur le rythme Kimbwa, le second est ponctué par le Dzebola.

Né le 24 avril 1950 à Brazzaville, Théo Blaise Kounkou, alias TBK, a démarré sa carrière musicale dans les groupes vocaux et dans les chorales de l'église catholique. Le Bénin où il s'était installé pour les études, au milieu des années 1970, lui a donné l'opportunité d'intégrer le groupe « Poly Rytmo » de Cotonou. A la fin des années 1970, il crée, avec Sam Magwana, L'Africa All Stars . Il a arrangé avec Maika Munan l'album « Droit chemin » de Fally Ipupa. Ses chansons à succès ont fait le tour du globe et sont considérées comme des bijoux dans l'écrin musical de l'Afrique.

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