Se considérant comme un digne « fils » de cette musique qui a bercé son enfance, fan inconditionnel de feu Luambo Makiadi, le jeune chanteur-guitariste Éric Nice entend offrir un spectacle d'une demi-heure en remontant à sa source, le 6 mai, à la Halle de la Gombe.
« Je désire présenter mon petit spectacle de trente minutes en hommage à la rumba », s'est empressé de confier au Courrier de Kinshasa Eric Nice. Quoique, rappelle-t-il, étant de « nature éclectique, j'y rajouterai certaines influences venues d'ailleurs, notamment du zouk, du rock et de la soul ». Pas étonnant qu'il se réserve le droit de surfer entre ces différents styles quitte à préserver sa réputation d'initiateur de la « rumba-zouk » dont Claudia est le titre de référence.
Sa participation au Transmission-music-arts Festival, en court TMA Festival, le chanteur Éric Nice le tient pour celle d'un digne représentant de la rumba. Et, à y regarder de plus près, de toute l'affiche éclectique de la soirée du 6 mai, il ne se trouvera pas des chanteurs plus enclins à s'identifier à cette musique que lui. De MPR en passant par Tidiane Mario, Céline Banza et Jacques Tshimankinda, sans oublier la Capverdienne Elida Almeida, l'interprète de Gouvernement ebimi peut se targuer de s'y présenter comme « un fils de la rumba ». Ce ne sont pas DJ Wendy et Kratos Beat qui prouveront le contraire.
Le show qu'Éric Nice va livrer est, de son avis, pleinement dans l'esprit du TMA Festival. En effet, il se dit d'ores et déjà « fier de marquer la présence de notre musique durant ce Festival dédié aux échanges de cultures et à la transmission ». Aussi pense-t-il interpréter Tabu Ley, Wendo et Josky Kiambukuta qui, pour lui, sont des valeurs sûres de la rumba originale qui méritent amplement d'être proposées comme des modèles sur la chaîne de transmission de la rumba. « Je ne manquerai pas de finir avec une touche folklorique qui est pour moi la base de tout », ajoute-t-il. Et, lorsque Nice parle folklore, il pense tout de suite à la regrettée Mimi Mongo qu'il a du reste intégré dans son répertoire personnel avec le titre Buzz. Un featuring rendu possible par la magie des nouvelles technologies.
Le TMA, acronyme créé à partir de trois mots significatifs « Transmission-music-arts » est « un festival qui met les arts au service d'une cause commune : le bien vivre ensemble », affirme son initiatrice, Suzanne Dimosi. Le concert de ce 6 mai constitue la seconde face d'une même pièce dont la première est « un voyage scolaire en Afrique ». Dès lors, la scène musicale à Kinshasa, explique Suzanne, « est ouverte aux musiques du monde et traduit ce lien invisible qui nous rassemble ». Elle traduit en musique la pensée d'un « festival qui se veut un symbole itinérant entre les Caraïbes, l'Europe et l'Afrique ». Le choix de Kinshasa n'est pas fortuit. Elle la tient pour l'épicentre de sa démarche qui envisage l'implantation de sa scène musicale misant sur des atouts indéniables. Savoir que la capitale de la République démocratique du Congo est « une ville de 15 millions d'habitants, francophone et surtout réputée mondialement pour sa "rumba" et sa richesse culturelle ».
Quitte à réussir son pari, Suzanne Dimosi s'engage à lui donner une teinte transgénérationnelle s'évertuant à « rassembler toutes les générations » de musiciens à chaque édition en faisant en sorte « de confirmer des artistes et révéler de nouveaux talents ».