Congo-Brazzaville: Les souvenirs de la musique congolaise - Naissance, évolution et disparition de l'orchestre Aéro Ndos

Les années 1970 et 1980 furent celles de l'explosion musicale liée à une multiplicité des orchestres dans la sphère musicale congolaise. Hormis les orchestres professionnels et industriels, entre autres, Bantous de la capitale, Super boboto, le Peuple du trio Cepakos, ATC music, Mairie music, etc., l'on assista également à l'émergence des orchestres de la Force publique dont Aéro Ndos, groupe musical constitué essentiellement des éléments du groupement aéroporté (parachutistes commandos) de l'Armée populaire nationale (APN).

Créé en 1975 sur initiative du colonel Emmanuel Elenga, chef de corps du groupement aéroporté et des adjudants chefs César Nitoumbi et Joseph Akouala, l'orchestre Aéro Ndos ( Aéro tiré du nom aéroporté, et Ndos tiré des quatre dernières lettres du mot commandos), symbole de combativité, de courage et d'endurance du commando, était composé de l' adjudant-chef César Nitoumbi, chef d'orchestre; caporal Louis Bikindou Louis (guitare solo), les combattants Bomengo (guitare accompagnement), Domingo (guitare basse), Itoua Pouba et l'adjudant Joseph Akouala (drums), Garry (tumba), Baudouin Ondongo, Joseph Opou, Victor Saboukoulou, Benoît Moukouyou, Adolphe Nelly Massamba (chanteurs).

La sortie officielle de l'orchestre Aèro Ndos eut lieu au camp du Groupement aéroporté (GAP), à la base aérienne, en 1975. Ce fut également le lieu des répétitions du groupe, sous la haute autorité du chef de corps.

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Après sa sortie officielle, son épopée sera ponctuée par des prestations à Brazzaville où il élit domicile au bar Ngoma, dans la rue Owando, croisement avenue reine Ngalifourou, à Ouenzé (actuel dépôt de boissons Best man). Il s'y produisait tous les week-ends sans oublier les différents concerts livrés au Mess mixte de garnison et dans les zones militaires des départements, notamment à Owando, Impfondo, Gamboma, Makabana, Dolisie, Pointe-Noire et Ouesso où il séjourna pendant deux semaines.

Au plan artistique, Aéro Ndos excellait dans le style Empire Bakuba de Kinhasa. Les titres Canicha, Fimbo, Issé, Mongala, Marie Kefi de Baudouin Ondongo, Mwana oyourou de Victor Saboukou, parus en format 33 tours, sont dupliqués en CD et cassettes par le producteur Ondaye Oko et connurent un succès.

L'événement majeur que l'on retiendra de l'évolution d'Aéro Ndos fut le séjour à Pointe-Noire, en 1986, en compagnie de Pépé Kallé et son groupe de danseurs composé d'Emoro, Mosseka, Andélé de l'orchestre Empire Bakuba. La nature nous enseigne que chaque chose a un début et une fin. Ainsi, l'avènement de la Conférence nationale souveraine en 1991, avec son corolaire de changements, notamment la dépolitisation de l'APN et la suppression de ses organes politiques fut à l'origine de la disparition du groupe musical Aéro Ndos.

Par contre, au sortir de la guerre du 5 juin 1997, le général Adoua, en sa qualité de commandant de la zone militaire de Brazzaville, fut animé par le souci de voir renaître les orchestres de la force publique dans le gotha musical congolais. C'est ainsi qu'à l'issue des retrouvailles avec quelques anciens ténors d'Aéro Ndos, d'Inter music, etc., en l'occurrence Baudoin Ondongo, le colonel Ndongo, Jean-Pierre Mouane, Sylvain Régis, l'on décida de la création d'un groupe musical au sein de la force publique, dénommé FAC Music (Forces armées congolaises Music) dont la dotation en matériel de musique et le soutien multiforme furent assurés par le général chef de la zone militaire avec comme instruction d'organiser des prestations uniquement dans les casernes militaires. Malgré cette initiative combien salutaire, la présence et le manque de soutien résultant à la suite de la mort tragique du général Adoua entraîna ipso facto la disparition de l'orchestre FAC Music qui vécut le temps d'une rose sur l'échiquier musical congolais.

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