Trois fabricants présumés de carburant frelaté ont été arrêtés, jeudi, à Brickaville. Une centaine de bidons remplis de produits pétroliers ont été saisis.
Après presque sept mois de silence autour de l'affaire de carburant frelaté, la gendarmerie a opéré de nouvelles arrestations à Brickaville, jeudi, vers 6 heures du matin. Une femme et deux hommes, soupçonnés de faire partie du réseau de contrebandiers, ont été interpellés. Leur supposé coauteur s'est échappé.
Récemment, une information dénonçant l'existence du trafic est parvenue au commandant de la brigade routière spéciale (BRS) de Sahamamy. Agissant sur ordre de perquisition, l'officier coordonnateur de la route nationale 2 a rejoint Marozavavy où se trouve le frelatage de carburant.
Intouchables
Les domiciles de trois suspects ont été fouillés. Plusieurs bidons de vingt litres remplis d'hydrocarbure y ont été découverts. Au fait, cinquante-trois contenaient de l'essence traitée, huit de l'essence brute, trente-cinq de gasoil et dix-sept de pétrole.
Quarante-huit étaient vides. Quatre tuyaux, quatre bouteilles pleines d'acide composé, deux autres de colorant, une boîte de peinture rouge et un carton illustrant la technique de frelatage ont également été trouvés chez eux.
Une saisie incidente de quatre bidons de rhum artisanal a été aussi signalée. L'alcool ne servirait à rien dans le processus de frelatage. La preuve semble bien suffisante pour conduire les trois individus mis en cause devant le parquet du tribunal de première instance de Toamasina.
Mais pour le moment, la gendarmerie du groupement d'Atsinanana doit encore démasquer et dénoyauter le réseau trempant dans ce marché noir. Lors de ses investigations précédentes, des pompistes avaient été impliqués.
Des stations-service avaient été fermées. Une situation face à laquelle l'association des gérants s'était insurgée. Tout comme dans le trafic de drogue dure, les personnages puissants du frelatage de carburant restent intouchables.
L'appel à la déposition de plainte auprès du Toby Ratsimandrava pour ceux qui ont reçu du gasoil ou de l'essence mélangée n'était en fait qu'un effet d'annonce. La majorité des dénonciations provenaient de Toamasina, Foulpointe, Brickaville, Antananarivo, Ambatolampy, Fianarantsoa et Antsohihy.