Alors que le conflit au Soudan entre dans sa quatrième semaine, de très nombreux Sud-Soudanais sont actuellement coincés par les combats et souhaitent revenir dans leur pays. Selon le ministère des Affaires étrangères à Juba, il y aurait plus de 2,5 millions de Sud-Soudanais dans le pays voisin. Une initiative citoyenne s'est mise en place à Juba pour leur venir en aide, en levant notamment des fonds.
Les deux premiers vols, avec à leur bord 150 passagers, sont arrivés à Juba ce mercredi 3 mai. Une petite victoire pour les bénévoles venus les accueillir sur le tarmac.
Emmanuel Ladu Kose est en charge de la logistique de cette opération citoyenne : « Il y a des milliers de Sud-Soudanais qui sont toujours à Khartoum et ils demandent tous à être rapatriés. Cela devient un gros problème pour nous, car nos moyens sont très limités pour louer des camions. »
Les prix sont démentiels : 8 500 dollars pour un camion pouvant transporter 100 personnes.
Grâce aux dons de riches entrepreneurs, cinq camions ont toutefois permis de convoyer plus de 700 personnes à la frontière.
Akoch Akuei Manim, le coordinateur, se félicite du travail accompli par les bénévoles Khartoum : « Nous avons des coordinateurs à Omdurman, à Kalakla et à Haj Youssif. Ils ont vraiment assuré. Ils nous ont aidé à faire en sorte que les Sud-Soudanais embarquent dans les camions et soient conduits jusqu'à la frontière du Soudan du Sud de façon sécurisée. »
Ce qui l'inquiète, ce sont les milliers de Sud-Soudanais qui n'ont pas la possibilité de faire le voyage par leurs propres moyens : « Les Sud-Soudanais qui vivent à Khartoum survivent avec des petits boulots, au jour le jour. Maintenant qu'il y a la guerre, ils ne peuvent plus acheter ni nourriture ni eau. C'est une situation catastrophique. Il faut nous en préoccuper et unir nos efforts pour leur venir en aide. »
Quelques riches entrepreneurs sud-soudanais, ainsi que la compagnie pétrolière nationale Nilepet, ont mis la main à la poche pour permettre le retour d'un millier de personnes. L'initiative citoyenne espère que d'autres suivent, car malgré les déclarations d'intention, les donations restent bien insuffisantes.