Afrique de l'Est: Inondations au Rwanda - Les infrastructures durement impactées

Au Rwanda, le bilan des inondations de mardi est passé à 131 morts, 94 blessés et plus de 5 500 maisons détruites. Parmi les infrastructures durement impactées, les routes sont pour certaines complètement impraticables. Ce qui rend le nettoyage compliqué, ainsi que le retour de certains habitants. Dans la province de l'Ouest, sur la portion entre les villes de Rubavu et de Rutsiro, la circulation reprend petit à petit.

Trois jours après les inondations, Jean-Baptiste est impatient de rentrer chez lui, dans le district de Rutsiro :

« Moi, je suis parti à Gisenyi le mardi et la pluie est tombée. Alors, j'ai attendu que les choses s'arrangent pour rentrer chez moi. Là où j'habite, il y a des glissements de terrain, ça a détruit les maisons de plusieurs voisins. Mais dans ma maison, nous sommes encore en vie et nous en remercions Dieu. »

Mais le trajet sera plus long que prévu : le taxi, embourbé dans l'une des nombreuses portions de la route toujours recouverte par les glissements de terrain, oblige les passagers à sortir. Parmi eux, Sosten :

« Nous sommes arrivés là-bas et le taxi a glissé, il est presque tombé dans la rigole, explique ce menuisier qui retourne pour la première fois dans son atelier. Vous voyez que la boue nous empêche de rouler. Alors, on a dû s'arrêter pour voir si on peut l'enlever. »

Sur de nombreux passages, le tarmac est encore complètement recouvert par la terre et la boue tombées des collines alentours. Des gravats, des roches, des arbres engorgent certaines portions des voies : des ouvriers de chantier s'activent pour nettoyer la route.

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« Pour nous, ce qui était difficile, c'était accéder à la route, explique un ouvrier. Maintenant, La route est fonctionnelle à 60 %. Je pense que lundi, ce sera nettoyé complètement, s'il n'y a pas de nouvelles intempéries. »

Selon les chiffres du gouvernement, 9 des 14 routes nationales endommagées par les intempéries ont été restaurées.

Le travail colossal du nettoyage des bâtiments

Entre-temps, le nettoyage des bâtiments se poursuit, pour les remettre en état de marche. Un travail colossal dans les zones les plus impactées dans les intempéries, notamment dans le diocèse de Nyundo, à quelques kilomètres de la ville de Rubavu.

En file indienne, un groupe de paroissiens transporte des sacs remplis de la boue sortie de l'église. Dans le diocèse, tout a été ravagé par les coulées de boue : meubles, ordinateurs, archives, matériel des ateliers de menuiserie et de couture.

« La priorité maintenant, c'est la propreté, pouvoir dégager la boue, explique le prêtre et économe Etienne Izimenera. Et après cela, on va essayer de nettoyer les murs, à partir de l'intérieur vers l'extérieur, et après cela, on verra. Une autre étape serait de chercher du matériel et les machines pour continuer le travail. »

Dans le petit séminaire, plusieurs centaines d'enfants internes ont été transférés dans de nouveaux dortoirs temporaires, le temps que les bâtiments soient nettoyés. Un travail de longue haleine, alors que l'eau a de nouveau inondé les bâtiments la veille, deux nuits après les premières pluies.

Pour le recteur du petit séminaire, l'abbé Jean-Bosco Nyribakwe, l'important est de sécuriser la zone : « Ce soir, ce qu'on va faire, on a déjà commandé des sacs, on va mettre du sable, et avec cela, on peut bloquer provisoirement, ou au moins désorienter l'eau. »

À l'extérieur de l'église du petit séminaire, les Bibles gisent sur le sol, complètement détruites par la boue. Le recteur espère que tout sera nettoyé et prêt dans une semaine, afin que les élèves puissent retrouver leurs dortoirs.

Les habitants veulent désormais tenter de nettoyer les bâtiments ravagés par les inondations - Reportage

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