Les autorités congolaises ont arrêté plusieurs dizaines de personnes dont des opérateurs économiques et des militaires du Sud-Kivu. Elles sont toutes soupçonnées de trafic illicite d'or vers les pays voisins, essentiellement des pays membres de la communauté de l'Afrique de l'Est (EAC). Ces personnes ont été présentées devant la presse, hier, vendredi 5 mai, à Kinshasa. Et, parmi elles, il y a plusieurs personnalités haut placées.
Parmi les personnes arrêtées lors de cette opération menée par l'état-major des renseignements militaires au Sud-Kivu, il y a 25 opérateurs économiques dont certains sont connus dans la ville de Bukavu. Il y a également des membres du cabinet du gouverneur, des responsables des services spécialisés présents à la frontière comme la Direction générale de migration (DGM).
Des officiers militaires et des membres de l'Agence nationale de renseignements (ANR) - considérés comme complices - ont aussi été placés sous les verrous. Selon les autorités congolaises, 26 kilogrammes d'or ont été saisis, l'équivalent d'environ une année d'exploitation dans le Sud-Kivu. A titre de comparaison, à peine 34 kilogrammes d'or artisanal avaient officiellement été exportés en 2022 par la région.
« Un grand combat »
D'importantes sommes d'argent en francs congolais, en shillings ougandais, en francs rwandais ou encore en dollars ont également été saisies lors de cette opération. Pour Nicolas Kazadi, le ministre congolais des Finances, « il s'agit d'un grand combat, une grande guerre parallèle à la guerre qui se passe dans l'Est de notre pays. Ce sont ces trafics qui permettent de maintenir cette situation d'insécurité dans l'Est de notre pays ».
Pour lutter contre le trafic illicite d'or dans cette partie du pays, la RDC s'est rapprochée des Émirats arabes unis. Les deux parties ont lancé en janvier dernier une co-entreprise qui espère exporter entre quinze et vingt-cinq tonnes par an.