Au Bénin, le 3 mai 2003, un concert de l'artiste congolais Koffi Olomidé a tourné à la tragédie au stade de l'Amitié de Cotonou. Parmi les milliers de spectateurs venus l'écouter, 17 personnes sont mortes dans une bousculade. Vingt ans après, Koffi Olomidé a séjourné à Cotonou du mercredi 3 au vendredi 5 mai, pour témoigner de sa solidarité envers les proches des victimes et rendre hommage à ceux qu'il appelle les « martyrs du tcha-tcho », le rythme dont il est l'inventeur.
L'opération d'hommage et du grand pardon a duré deux jours. Au programme : messe catholique, prières musulmanes, dépôt de gerbe au cimetière et déjeuner avec les familles éplorées. Koffi Olomidé explique les raisons de sa démarche : « J'ai vécu avec ça pendant vingt ans. J'ai demandé pardon aux familles mais ça ne suffisait pas. Ma conscience m'obligeait à venir, c'était le bon moment. »
Mission délicate
l'artiste n'était pas venu au Bénin depuis la bousculade meurtrière qui a fait 17 morts. La mission était donc délicate, beaucoup redoutaient la réaction des familles lors du déjeuner qu'il a partagé avec elles. Ça s'est plutôt bien passé, dit Koffi Olomidé : « On a ri, on a fait des photos, chacun a compris que c'était le destin. La mort n'évite personne, chaque humain qui vient au monde s'invite à la mort. »
« Renaissance »
Les familles confirment : « Il est pardonné c'est la volonté de dieu. Pas de tristesse aujourd'hui, c'est la renaissance ». L'artiste rapporte que des familles lui ont demandé de composer une chanson en mémoire des victimes qu'il appelle « les martyrs du tcha-tcho », rythme dont il est l'inventeur. « C'est mon exercice préféré » rappelle Koffi Olomidé.