Madagascar: Santé publique - Le difficile exercice du métier de sages-femmes

Madagascar enregistre un taux de mortalité maternelle et néonatale très élevé. Les défis sont énormes.

Les sages-femmes s'engagent à oeuvrer pour se rapprocher d'un monde où tous les accouchements sont sans danger. Les défis à relever sont énormes. Beaucoup de sages-femmes travaillent dans des conditions inimaginables, notamment, celles qui sont dans la brousse. « Notre centre de santé n'est pas électrifié. Si un accouchement a lieu la nuit, ce qui est le cas pour les 90% de nos parturientes, c'est la lumière d'une torche, de pétrole ou des bougies que nous utilisons pour éclairer la salle et la table d'accouchement », livre une sage-femme qui travaille dans un centre de santé de base (CSB) dans le district d'Ankazobe, hier, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des Sages-femmes, au Mining Business à Ivato.

Une condition de travail serait dangereuse. l a plupart des formations sanitaires publiques ne sont pas électrifiés. Elles sont, en outre, peu équipées. Les sages-femmes doivent travailler avec les moyens du bord. Souvent, leurs interventions sont limitées au travail d'accouchement normal. Il leur manque du matériel, pour intervenir en cas de complication, comme dans le cas d'hémorragie post-partum, de réanimation, d'aspiration manuelle intra-utérine. Des centres de santé disposeraient déjà du matériel médical pour ces interventions, mais les sages-femmes ne maîtrisent pas leur fonctionnement.

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Voiture spéciale

« Ces équipements sont encore dans leur boîte, car personne ne nous a montré comment les utiliser», signalent des sages-femmes à Lalangina, à Isandra. Ce manque de matériel influence la mortalité maternelle et néonatale. En cas de complications, les parturientes sont référées dans les centres hospitaliers qui sont, souvent, difficiles d'accès à ceux qui vivent dans la brousse. Dans une commune du district d'Isandra, pour rejoindre Fianarantsoa, où il y a l'hôpital de référence le plus proche, en cas de complications, les parturientes doivent louer une voiture spéciale.

Dans un village d'Ankazobe, celles-ci sont transportées sur un matelas, sur un trajet de trois heures à pied, pour rejoindre le centre hospitalier du district à Ankazobe. Des sages-femmes à Lalangina témoignent que des bébés meurent à la naissance, car les patientes référées n'arrivent à l'hôpital, que tardivement, faute de moyen de transport.

« Des dangers sont évitables, lorsque la parturiente est prise en charge à temps », déclare la présidente de l'association des Sages-femmes, Voahangy Ramahavonjy. Le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap) a déclaré que « si chaque femme enceinte peut bénéficier du service de sages-femmes bien formées et attentionnées, nous nous rapprochons d'un monde où tous les accouchements se feront sans danger ».

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