Madagascar: Tsimiroro - Madagascar Oil et sa maison-mère dans la tourmente

Rien ne va pour le mieux pour Madagascar Oil, qui n'est pas loin d'une cessation de paiement.

Pas plus tard qu'au mois de février dernier, sa maison-mère, US Holdings, s'est vu signifier par la Cour suprême des Bermudes d'une nomination de liquidateurs provisoires, prélude à une inéluctable liquidation pour une dette impayée de 48 millions de dollars.

Simple spéculateur

Une petite somme, dans une industrie pétrolière où les majors, sur fonds propres ou avec l'apport de banques d'investissement, drainent des dizaines de milliards de dollars d'investissement, cet impayé remet sur la table la question de la crédibilité et le sérieux de cet opérateur, maintes fois suspecté comme un simple spéculateur.

D'ailleurs, l'Etat malgache a commencé à exprimer ses doutes en septembre dernier en lançant un ultimatum de 14 jours pour que Madagascar Oil présente un vrai plan de développement de Tsimiroro dont elle détient la licence. Et ce, pour la simple et bonne raison que depuis 2016, Tsimiroro n'a connu aucun développement sérieux, ni une exploration complémentaire et encore moins une vraie exploitation. Un doute conforté par ce jugement de la Cour Suprême des Bermudes.

Désintéressement

Ce manque de sérieux de l'US Holding est d'autant plus apparent quand on sait que cette compagnie pétrolière a annoncé en 2021 le recrutement d'un cabinet londonien spécialisé dans la recherche d'investisseurs, en l'occurrence le GFI Securities' Carlingford. Une quête qui s'est avérée infructueuse jusqu'à aujourd'hui, malgré la grande qualité de l'huile lourde de Tsimiroro, laquelle peut facilement concourir sur le marché premium du Brent.

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Un gisement intéressant mais sans investisseur intéressé, en somme. Ce désintéressement s'explique, selon les observateurs, par le fait que Madagascar Oil et sa maison-mère appelée, dans le passé Benchmark Group, ne sont pas sans histoire. On a, notamment en tête l'affaire Apollo 21 où le nom de son propriétaire a été cité. Quoiqu'il en soit, l'histoire enseigne que le groupe ne figure pas parmi les grands des pétroliers dans le monde.

La preuve : les trois opérations similaires à Tsimiroro, réalisées à en Californie, en Azerbaïdjan et au Kazakhstan ressemblent non pas, à un véritable investissement pétrolier, mais à de simples opérations financières. Quoi qu'il en soit, les prochaines semaines seront décisives sur le sort de US Holdings, qui a plus que jamais besoin de la réussite de sa restructuration financière, pour que Tsimiroro, une richesse qui peut faire le développement du pays, ne continue pas à...dormir.

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