Alors que les affrontements violents continuent au Soudan, des réfugiés soudanais continuent de fuir pour rejoindre les pays voisins. Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies a lancé un appel aux pays frontaliers pour qu'ils continuent à accueillir les réfugiés qui fuient le conflit. Par ailleurs, depuis les premiers jours du conflit, au moins 190 enfants ont été tués et 1 700 ont été blessés.
À Khartoum et au Darfour, là où se concentrent les combats, les enfants n'ont aucun lieu sûr pour s'abriter. Pour illustrer la violence des combats au Soudan, l'Unicef indique que pendant les premiers onze jours du conflit, au moins 190 enfants ont été tués dans les affrontements et 1 700 ont été blessés.
Un chiffre énorme et sans doute très en deçà de la réalité comme nous l'explique James Elder, porte-parole de l'Unicef : « Nos informations montrent qu'en moyenne, pendant les onze premiers jours du conflit, chaque heure, sept enfants ont été tués ou blessés... Sept enfants toutes les heures... et ces chiffres ne concernent que les enfants qui ont pu rejoindre un Centre de soins et qui ont donc été enregistrés. Le chiffre réel est certainement beaucoup plus dramatique. Tous les endroits où les enfants sont censés être en sécurité comme les écoles, les maisons, les hôpitaux, eh bien tous ces endroits sont constamment attaqués et le sont encore à l'heure où je vous parle. Les humanitaires, les entrepôts d'aide, les convois dont ceux de l'Unicef, sont attaqués, pillés ou détruits »
Appel du HCR aux pays frontaliers avec le Soudan
Depuis le début du conflit, le 15 avril, entre l'armée régulière et les FSR, plus de 100 000 Soudanais ont quitté leur pays, selon l'ONU. Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies a lancé un appel, vendredi 5 mai, aux pays frontaliers pour qu'ils continuent à accueillir ces personnes qui fuient le conflit.
De tels appels sont lancés régulièrement par le HCR dans le cas d'affrontements très violents et lorsque des difficultés sont observées aux frontières comme c'est le cas actuellement.
« Maintenant, on a 123 000 réfugiés qui ont fui le Soudan pour l'Égypte, le Tchad, le Sud-Soudan mais aussi la République centrafricaine. La situation dans le pays et aux frontières est très difficile et chaotique. On n'a pas vu de problèmes avec l'accès au système d'asile mais il y a eu des problèmes aux frontières concernant le nombre de personnes, les files d'attente et les conditions de vie sur ces mêmes frontières. Il ne s'agit d'une question de frontières fermées mais on encourage les pays à laisser ouvertes leurs frontières et laisser passer le plus rapidement possible les réfugiés », souligne Matthew Saltmarsh, porte-parole du HCR.
De plus en plus de femmes et d'enfants arrivent en Centrafrique
En Centrafrique, après une mission de 72 heures à Am-Dafock, ville-frontalière centrafricaine avec le Soudan, le HCR compte près de 9 000 réfugiés, constitués essentiellement de femmes et d'enfants. Ils sont pris en charge par l'organe onusien et le gouvernement centrafricain, sur le plan alimentaire et sanitaire.
« À ce jour, nous comptons environ 9 700 personnes qui ont traversé la frontière dont 6 300 sont des demandeurs d'asile et 3 400 sont des rapatriés, c'est-à-dire des réfugiés centrafricains qui sont rentrés. Les conditions de vie de ces personnes sont lamentables et difficiles. À travers l'enregistrement, nous allons pouvoir identifier les femmes et les enfants qui sont séparés, les enfants qui sont non accompagnés, les femmes enceintes et toutes les personnes à besoins spécifiques à qui il faut donner une assistance particulière. En plus de cela, nous mettons en place des mécanismes de suivi des frontières pour nous assurer que toutes les allées et venues qui sont à l'intérieur du pays seront aussi monitorées », a déclaré Fafa Attidzah, représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) en Centrafrique.