Congo-Brazzaville: Musique tradi-moderne - Fairy Boris lance l'album « Muteki-Tsi »

Auteur compositeur, chanteur, arrangeur, guitariste accompagnateur, Fairy Boris vient de mettre sur le marché du disque un album de quatre titres dans lequel il invite les Congolais en général et les peuples « Kounis » en particulier à construire le pays à travers des activités agricoles.

Autoproduit par l'artiste Fairy Boris lui-même, l'album constitué de quatre chansons, à savoir "Tu tunga buala", "Mbila", "Passi", et "Mussoki" est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement légales et physique en USB. L'artiste a mis à la disposition des mélomanes deux clips vidéos émanant des chansons "Tu tunga buala" et "Mussoki" pour accompagner cet opus qui aborde des faits sociaux, chanté en « kouni », une langue qui s'apparente au vili, yombé, nsundi, dondo, kamba, et dont les peuples se trouvent dans quatre districts du département du Niari (Louvakou, Kibangou, Makabana et Moutamba), et un district du département de la Bouenza (Loudima).

Pourquoi avoir intitulé l'album « Muteki-Tsi »? Fairy Boris dit qu'il s'agit de la valeur de la terre, de toute son importance. « Dans cet opus, je parle de l'agriculture et par conséquent, j'invite tout le monde à retourner aux activités agricoles. Du bénéfice obtenu de ces activités, nous devons construire notre environnement. Voilà pourquoi que je dis "Tu tunga buala". Il ne s'agit pas ici d'un village qu'on a cassé et que l'on doit reconstruire, plutôt de construire notre environnement. "Muteki-Tsi", c'est donc le message principal de cet album », a-t-il expliqué.

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Quant aux titres tels que "Mbila", l'artiste dit qu'il s'agit d'un appel, d'un SOS qu'il lance pour un éventuel soutien. Dans "Passi", qui veut dire la misère, Fairy Boris parle de cette misère qui remonte depuis des lustres, estimant que de l'époque de Jésus-Christ à aujourd'hui, il y a toujours eu des problèmes. A chaque génération correspond un type de problèmes, chacune d'elle devrait faire face à ses propres difficultés par rapport à son passage sur terre. Et chaque fois qu'il y a problème, il faut savoir le résoudre.

Et puis, il y a "Musoki" qui veut dire en français la haine envers... Par ce titre, l'artiste musicien a voulu représenter un personnage, en l'occurrence Ya Mboumba, un monsieur qui a vécu en ville et qui voulait bien séjourner au village. De son souhait, les habitants du village lui ont promis beaucoup de choses en commençant par un accueil chaleureux. Or, derrière tout cela, un véritable traquenard lui a été tendu. Heureusement pour lui, parmi les gens qui lui ont tendu le piège, il y a quelqu'un qui l'a averti de ne pas se rendre au village, car même le tipoye qu'on lui a prévu est fabriqué avec du bois vermoulu. D'où, on lui a évité de tomber dans ce piège. "Mussoki" est une chanson où il y a du show, contrairement aux trois autres.

La musique tradi-moderne pour conserver les valeurs linguistiques

Fairy Boris a commencé à s'intéresser à la musique depuis son jeune âge, précisément dans les années 1997-1998. C'est à force de suivre les artistes musiciens qu'il a commencé lui-même à s'y lancer petit à petit. Cet élan a été arrêté par ses parents qui voulaient bien le voir atteindre les objectifs qui lui ont été définis au préalable ; les études. En dépit de cala, au fur et à mesure, Fairy Boris a commencé à apprendre les instruments musicaux, à jouer dans les chorales. C'est finalement en 2009 qu'il a rencontré deux autres amis avec lesquels ils se sont rassemblés au sein du groupe « Diangala nouvel » et ont mis le projet « Moudombi » sur la table. Dans cet album lancé en 2010, Fairy Boris avait placé quatre titres sur les sept. Après ce groupe, il s'est lancé dans la carrière solo. « Muteki-Tsi », sorti au premier trimestre de cette année en cours, est son premier album en solo. L'artiste musicien qui ne pense pas baisser les bras estime que petit à petit il continue à se former et s'appliquer.

S'agissant du choix de la musique tradi-moderne, il dit que cela est parti d'un constat. « J'ai choisi la musique tradi-moderne parce que j'ai constaté que nous sommes en train de perdre nos valeurs. Nous avons nos langues que nous n'utilisons plus et pensons que les langues des autres sont mieux que les nôtres. Ce qui est faux. Dieu a donné à chacun de nous la langue dans laquelle il doit évoluer dans la société », a-t-il déclaré, lançant l'appel à soutien. « S'il y a des gens qui peuvent me soutenir, je suis prêt, parce que s'autoproduire ne veut pas dire disposer de moyens. J'ai vraiment besoin de l'aide. Mais, entre-temps, tous ceux qui veulent suivre l'album en ligne n'ont qu'à taper sur Fairy Boris sur You Tube, ils seront servis », a-t-il indiqué.

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