Afrique de l'Est: 11e sommet pour la paix dans l'est de la RDC - «Il faut revitaliser l'accord», plaident les participants

Au Burundi, le 11e sommet de suivi de l'Accord d'Addis-Abeba pour la paix dans l'est de la République démocratique du Congo s'est terminé en fin d'après-midi. Une rencontre marquée par la présence du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, du président de l'Union africaine Moussa Faki et des présidents burundais, congolais, sud-africain et ougandais, mais sans le Rwandais Paul Kagame et le Kényan William Ruto. Le mot d'ordre de cette réunion : relancer cet accord dont les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

Une fois n'est pas coutume, c'est par un consensus qu'a démarré ce sommet consacré au suivi de l'accord-cadre signé il y a 10 ans tout juste à Addis-Abeba : « le bilan est mitigé, les résultats demeurent modestes », ont reconnu les différents participants. Néanmoins, pas de volonté d'enterrer ce mécanisme, « il faut le revitaliser », cela a véritablement été le leitmotiv de cette rencontre.

Après la cérémonie et les prises de parole publiques, il y a eu environ trois heures d'échanges à huis clos et les discussions ont été quelque peu tendues, notamment entre le président congolais et le ministre rwandais. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le mouvement du M23 qui depuis plus d'un an a repris les armes et conquis une partie de la province du Nord-Kivu. Des accusations étayées par plusieurs rapports d'experts des Nations unies.

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Échanges « cordiaux, mais francs et directs »

« Cette rencontre a permis aux participants de confronter leur lecture de la situation », confie un responsable onusien, lors d'échanges qu'il qualifie lui de « cordiaux, mais francs et directs ».

Le communiqué final n'a pas encore été publié. Il a été adopté, nous dit-on, par toutes les parties et il fixe une feuille de route pour réévaluer cet accord-cadre. Plusieurs étapes sont prévues avec, pour commencer, dès ce mois-ci, une réunion sous la houlette de l'Union africaine, puis une retraite avec tous les acteurs politique et diplomatique, mais aussi les chercheurs qui travaillent sur cette question. L'objectif ? Avoir un rapport à soumettre au prochain sommet du mécanisme de suivi, qui lui aura lieu vraisemblablement dans un an en 2024.

Treize pays de la région étaient représentés et plusieurs chefs d'État ont fait le déplacement tels que le Congolais Félix Tshisekedi, le président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, l'Ougandais Yoweri Museveni ou encore le Centrafricain Faustin Archange Touadéra. Ce sommet se tient dans un contexte « d'exacerbation des tensions » qui contraste avec « l'optimisme qui a prévalu, il y a quelque temps, dans la région », a affirmé à la tribune Moussa Faki Mahamat, président en exercice de l'Union africaine. L'absence de deux chefs d'État était tout de même à noter, celle du Rwandais Paul Kagame et du Kényan William Ruto, qui dirige la force est-africaine déployée dans l'est de la RDC. Ce dernier serait en froid avec Kinshasa depuis le remplacement du commandant en chef de cette Force. Les responsables rwandais et kényan se trouvent, pour leur part, à Londres pour le couronnement de Charles III.

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