Le Royaume-Uni a achevé les évacuations de ses ressortissants du Soudan la semaine passée. Une opération déjà fortement critiquée dans le pays, pour sa lenteur, son absence de communication et sa désorganisation. Mais ce dimanche, les défenseurs des migrants dénoncent une approche raciste de la part de Londres.
Contrairement à ce qui avait pu être mis en place en Ukraine au début du conflit, les Soudanais voulant fuir leur pays n'ont aucun moyen d'accéder au Royaume-Uni par des voies légales et sûres pour fuir les violences.
Près de 300 000 Ukrainiens ont pu rejoindre le Royaume-Uni depuis quinze mois. Un autre programme d'asile, dédié aux Afghans dans la foulée du retour des talibans au pouvoir, devait permettre à 20 000 personnes de trouver refuge dans le Royaume-Uni - ils ne sont que 22 à en avoir bénéficié.
Par conséquent, pour la responsable du réseau du droit migratoire, Fizza Qureshi, le Royaume-Uni a créé une ségrégation dans son système de refuge. « Il est clair qu'il n'y a plus une once de compassion envers les réfugiés [racisés] » ; « le gouvernement définit sa politique migratoire selon des critères racistes », selon Caitlin Boswell, directrice de la politique pour le Conseil au bien-être des migrants.
Le gouvernement britannique a répliqué dimanche, estimant qu'il ne faut pas « comparer la souffrance de différents groupes de migrants » et indiquant vouloir concentrer les efforts sur une solution diplomatique et humanitaire au Soudan.