Meknès — Alors que la semaine du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) touche à sa fin, les visiteurs, venus de toutes les villes du Royaume, ont de nouveau pu profiter de l'expérience unique du pôle élevage du salon après trois années sabbatiques en raison de la pandémie du Covid-19, et ils l'ont fait en masse.
Moment amusant, excitant et inspirant, ce pôle est l'espace préféré de la plupart des enfants qui ont visité le SIAM, et même pour les adultes qui ouvrent ainsi une fenêtre sur le monde de l'agriculture et de l'élevage. Qu'y a-t-il dans ce pavillon qui fascine aussi bien les enfants que les moins jeunes ?
Depuis l'ouverture du SIAM, le pôle élevage connaît une affluence inégale, que ce soit par les professionnels ou par les visiteurs, et permet une représentativité exhaustive des races de bétail.
Les enfants de tous les âges aiment découvrir de nouvelles choses et chaque exposition du pôle élevage offre des opportunités de nouvelles expériences sensorielles. La variété des comportements des animaux ravit et surprend les enfants, tandis que les adultes semblent contents de pouvoir découvrir l'offre des marchés des ovins et caprins destinés à l'abattage et établir des contacts avec les éleveurs, d'autant plus que pas plus de huit semaines nous séparent de Aïd al-Adha.
Approchée par la MAP, Aicha M, une mère de famille de Fès qui faisait le tour des points de vente des cheptels, indique qu'il s'agit, pour elle, d'une tradition annuelle de venir découvrir les prix et la qualité des moutons.
Entre le Blanc bleu belge (BBB), la race bovine italienne piémontaise (PM), l'Aubrac français, la race bovine internationale Holstein et la race bovine française Montbéliarde, les entrepreneurs oeuvrant dans d'élevage, souhaitant développer leurs projets et même les porteurs de nouveaux projets ont trouvé leur paradis de diversité générique des animaux d'élevage.
De leur côté, les caprins exposés dans ce pavillon présentent une diversité importante sur le plan génotypique : la race noire de Siroua, la race de Timahdite "Bergui", la race Beni Guil "Daghma", la race de Boujaâd, la race Sardi, la race El Hamra, la race Draâ, la race Barcha et la race Ghazalia...
Émerveillant ces visiteurs par la diversité des races et des espèces exposées, ce pavillon est, en effet, un rendez-vous national de référence en matière de production animale. Cette année, il braque les projecteurs sur les richesses de la filière animale de plusieurs régions, particulièrement Sidi Bennour, El Jadida, Meknès, Fquih Ben salah et Moulay Bousselham.
"Nous avons battu des records quotidiens en termes de visiteurs et d'échange de contacts avec des potentiels clients", se félicite Moustapha, un exposant de Oulad Saleh.
Cet éleveur a, par ailleurs, attribué la forte affluence qu'enregistre ce pôle aux nombreuses personnes qui ont manqué de pouvoir visiter le SIAM, une tradition annuelle pour de nombreuses familles, et aussi au fait que, pendant trois années, il n'y a pas eu trop d'autres grands événements en plein air, et particulièrement à Meknès.
Force est de constater que les éleveurs des différentes régions du Maroc ont fait un retour en force malgré les grands défis auxquels les petites entreprises et projets ruraux ont été confrontés au cours des trois dernières années.
Cette résilience s'explique selon le directeur adjoint de la Direction de Développement des Filières de Production (DDFP), chargé de la Division des filières animales, Hassan Agdim, par les efforts réalisés par les professionnels et le Département de l'agriculture afin de soutenir la filière lors de la pandémie et la période post-pandémique, notamment la mise en oeuvre des stratégies relatives à la _"Génération Green 2020-2030".
"Le pavillon élevage a connu cette année une participation très particulière, plus que 600 animaux de différentes espèces ont été exposés par les interprofessions marocaines, notamment l'interprofession du lait qui a participé avec 134 têtes, la filière viande rouge avec 90 têtes, et la filière ovine et caprine avec plus de 300 têtes, sans oublier la filière cameline et équine qui ont été présentes également", a-t-il fait valoir.
Le SIAM met en valeur, a-t-il enchaîné, les productivités dont regorge le pays, les efforts réalisés par les interprofessions en termes de réalisations et ceux réalisés par l'État en matière d'accompagnement technique, de subventions et de création d'emploi.
Vendeurs et acheteurs concluant leurs transactions, selfies par ici et par là, vibrantes couleurs du pelage des animaux dans les halls, meuglements et bêlements aux oreilles et odeurs distinctes du foin au nez, le samedi 06 mai, qui est l'avant dernier jour du Salon, a connu une ambiance frénétique, notamment avec l'organisation de 30 concours d'élevage, qui ont connu la participation de 178 éleveurs et éleveuses.
Des vaches laitières et les moutons moelleux aux élégants chameaux rappelant les emblèmes de la tradition sahraouie qui délocalisée jusqu'à Meknès, les animaux étaient un spectacle à voir, et le pôle élevage était une plaque tournante dans le paysage de la filière animale qui ne vit pas ses meilleurs jours à présent, d'autant plus que la pression inflationniste atteint un grand nombre de produits alimentaires dont la viande.