En une période très courte, seize cas d'exploitations illicites ont été déférés au tribunal de Morondava. L'aire protégée de Menabe Antimena est de plus en plus menacée.
Une concession entière d'arachides en plein noyau dur de l'aire protégée de Menabe Antimena. C'est la dernière constatation effectuée par la brigade mixte de l'Organe mixte de conception (OMC) de la région Menabe. De l'arachide est cultivée sur une superficie importante du noyau dur de Menabe Antimena. Deux personnes trouvées sur les lieux, indiquées comme « gardiens » de la concession ont été arrêtées et mises sous mandat de dépôt en attendant un procès prévu le 15 mai prochain à Morondava.
La culture, en attente de pousse n'a pas encore donné de graines et a donc été brûlée. Un camion entier plein d'arachides a été également arrêté et le chauffeur et son aide mis sous les verrous. Du maïs, du manioc et du bois sont exploités illégalement et ceux qui sont appréhendés sur terrain comme gardiens des lieux, transporteurs ou cultivateurs, sont arrêtés.
« Le parquet effectue des mandats de dépôts systématiques car les exploitations illicites sont considérées comme des crimes et non de simples délits selon le Code des aires protégées. En dix jours de descente périodique des forces de l'ordre, seize individus au total ont été déférés au tribunal », explique une source auprès des entités gestionnaires de Menabe Antimena.
Sensibilisation
Le noyau dur de l'aire protégée soit près de 68 000 ha de superficie est interdite de toute forme d'exploitation, et même de camping. « Il y a pourtant d'autres zones en dehors du noyau dur qui peuvent être cultivées et exploitées. Mais beaucoup persistent à rester dans le noyau dur et les forces de l'ordre embarquent tout le monde, que ce soit des migrants du Sud, des originaires de la région ou d'autres régions, des transporteurs, des intermédiaires, des collecteurs ou ceux qui se présentent comme représentants de petites et grandes sociétés » ajoutent des sources.
Les grands notables autochtones conseillent ainsi aux gestionnaires de l'aire protégée d'aller parler directement aux migrants et de leur exposer les textes en vigueur concernant la protection de l'une des plus grandes aires protégées du pays.« Nous allons leur expliquer surtout les zones exploitables et ce qu'ils peuvent y faire et détailler pourquoi ils ne peuvent aller au noyau dur », continuent-elles encore.
Une descente avec les autorités locales est ainsi prévue incessamment. Mais après les sensibilisations, le système de répression reprend avec les brigades mixtes. Les criminels encourent jusqu'à deux ans d'emprisonnement.
« C'est l'une des formes de protection efficace de l'aire protégée qui se retrouve menacée de jour en jour. Et nous essayons d'améliorer la stratégie de développement de cette aire protégée de près de 250 000 ha», concluent les sources.