L'Etat malagasy est-il réellement en bankrupt ? C'est la question que se posent les observateurs depuis un moment face aux problèmes sociaux auxquels l'Etat fait face. Cela se ressent notamment par le retour du délestage, mais aussi le bras de fer avec les opérateurs pétroliers qui refusent les cartes Fanilo et autres modes d'achat de carburants destinés aux agents de l'Etat.
Face à cette situation, la ministre de l'Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a été obligée de faire une offensive médiatique en fin de semaine pour expliquer que contrairement aux rumeurs, les caisses de l'Etat ne sont pas vides et cela ne risque pas d'arriver grâce aux recettes journalières. Affirmer que l'Etat est en bankrupt ne relève que de pures allégations engendrées par un calcul politique visant à fragiliser l'Etat.
La ministre reconnaît toutefois que l'Etat fait face actuellement à des difficultés financières dues notamment au retard de paiement des droits et taxes des compagnies pétrolières. Pour l'instant, il n'y a aucune crise politique au pays. Mais avec tous ces problèmes sociaux, le risque d'une explosion sociale est palpable. Du côté des politiciens, les récupérations et calculs politiques vont bon train. En effet, sur le plan politique, ces difficultés financières auxquelles le régime fait face incitent certains acteurs à saisir l'opportunité pour réclamer l'instauration d'une Transition.
Processus anticonstitutionnel
En effet, d'après les informations véhiculées par certains partisans de l'opposition, un consensus aurait déjà été trouvé en vue de la mise en place d'une Transition qui devrait durer un an. L'ancien président Hery Rajaonarimampianina et les ténors du « Hery Vaovao hoan'i Madagasikara » oeuvrent et manoeuvrent en ce moment pour parvenir à la concrétisation de ce projet. Ce serait la raison pour laquelle le HVM ne se précipite pas pour se présenter sur les starting-blocks en vue de la course à la Magistrature suprême.
Quant aux autres acteurs politiques et groupuscules qui sont dans la certitude de n'avoir aucune chance pour gagner une élection, ils attendent en embuscade pour s'accrocher à ce processus « anticonstitutionnel », tout en espérant un nouveau partage de « seza ». L'objectif n'est autre que de satisfaire les caprices des politiciens avides de pouvoir qui ne songent qu'à leurs intérêts personnels. Nul n'ignore pourtant qu'un nouveau régime de Transition relève d'un suicide politique pour l'actuel président Andry Rajoelina.
Il serait le grand perdant de ce projet machiavélique qui, selon les informations, bénéficierait déjà du soutien de certains ambassadeurs et représentants du corps diplomatique et consulaire résidant au pays. Ici, le conditionnel est de rigueur. Une nouvelle Transition politique risquerait également de replonger le pays dans une nouvelle crise socio-économique qui pourrait être fatale pour le peuple malgache, notamment en cette période de forte souffrance face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Selon les informations, le motif évoqué pour justifier cette Transition serait le manque de financement pour l'organisation de l'élection présidentielle prévue au mois de novembre. Pourtant, une source proche de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a confirmé que des solutions ont déjà été trouvées concernant le financement électoral. Histoire à suivre.