Madagascar: Socioculturel - Boaliky, dans la sphère du réseau social sauvage

« Le monde tourne à l'envers », c'est ce que disent les anciens, à chaque fois qu'ils voient des faits insolites à la télévision et surtout sur les réseaux sociaux. Les circonstances actuelles sont beaucoup plus difficiles que celles des années 60-70, disait, un contemporain de la Première et la Deuxième République malgache.

Effectivement, un mouvement de contreculture des années 1960 et 1970, caractérisé par le rejet des valeurs conservatrices de la bourgeoisie, l'usage de drogues récréatives, l'abandon du puritanisme sexuel, envahissent les pays nouvellement indépendants, notamment, Madagascar, mais Jerisoa Andriatsimieva, un psychologue, étudiant la période donnée, avance que ce courant de pensée n'influence que les enfants de la haute bourgeoisie de la Capitale.

« Il faut s'en souvenir. Le contexte et la situation ne sont plus comme à notre époque. Les citoyens lambda, certes, ont écouté des musiques étrangères, mais ils ne se sont pas imprégnés de ce courant de pensée qui a vu le jour au pays de l'Oncle Sam. Et, encore plus, la population de Madagascar comptait juste un plus de 6 millions ».

Le temps passe, les années se succèdent, à présent, la fracture générationnelle est palpable. Les appareils sophistiqués, notamment les gadgets numériques se sont démocratisés, souvent utilisés à tort et à travers...

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La semaine dernière était lassante pour les utilisateurs, un brin consciencieux, de Facebook. Rien n'allait dans le bon sens sans parler des publicités mensongères, des désordres et injures qui emplissaient le fil d'actualité. Mais ce qui a le plus interpellé, c'est la vidéo et les photos d'un gamin, qui n'aurait pas plus de 12 ans, qui tenait fermement dans ses mains quelques tiges de Khat, une feuille enroulée de tabac fort à la bouche.

Boaliky est le nom qu'on lui attribue. « C'est très choquant! Où sont les parents de ce petit ? », se demande-t-on en le voyant traverser paisiblement les rues d'Antalaha. Les autorités locales, jusqu'ici, ne sont pas encore intervenues. Pourtant, les photos sont plus virales que le Mihava Tour !

Les facebookers s'en souviennent, lorsqu'un artiste s'est vêtu de treillis, les forces de l'ordre se sont précipitées pour l'arrêter. Boaliky a vraiment de la chance. Cela fait une semaine que son image fait le tour du pays. Jusqu'ici, que des commentaires, rien de plus. En outre, les personnes derrière la caméra sont également condamnables.

« Ceux qui filment le petit n'ont pas l'intention de l'aider. Non, je trouve qu'ils participent de loin à la mascarade. Normalement, ils doivent intervenir. Remettre ce garçon « perdu » sur le droit chemin. C'est ce qu'il faut faire », a attesté un père éducateur. « Ce ne sont pas les réseaux sociaux qui sont mauvais, ce n'est pas la technologie qui transgresse les lois établies par les anciens, ce sont les utilisateurs qui n'en font pas bon usage. Parfois par excès de zèle, d'autres fois par mauvaise intention ». Bref, face à toutes ces situations, toujours des questions se posent, « L'école n'a rien sauvé, des enfants l'abandonnent presque tous les mois... Ce n'est peut-être plus amusant ? ».

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