Le président du MRC et leader de l'opposition camerounaise Maurice Kamto a animé samedi 6 mai à Yaoundé un meeting historique pour ses partisans : pour la première fois depuis l'élection présidentielle de 2018, que le parti était autorisé par les autorités à tenir un tel rassemblement en pleine capitale. Maurice Kamto en a profité pour faire une sévère critique du pouvoir en place et mobiliser sa base militante pour les élections à venir.
Devant une foule de près de 2 000 militants et sympathisants euphoriques, Maurice Kamto a d'abord peint la situation du pays, qu'il considère chaotique. Il a dénoncé l'inflation généralisée qui étouffe les ménages, les scandales de corruption au sommet de l'État, le sentiment d'impunité dont bénéficieraient les gestionnaires et le tribalisme, entre autres.
Le responsable désigné de cette situation pour le leader du MRC n'est nul autre que le président Paul Biya en personne :
« J'ai beaucoup de respect, je dirai même j'ai un immense respect pour l'âge canonique du président de la République. Je ne puis cependant m'empêcher de dire que la responsabilité de ce désastre lui incombe. Il a refusé obstinément de faire ce que les Camerounais attendaient de lui, pour lui rendre tous les hommages auxquels il aspire, en dépit des échecs accumulés le long de son long règne. »
Lors d'un meeting, l'opposant Maurice Kamto dénoncé les nombreuses affaires de corruption touchant le Cameroun
Polycarpe Essomba
Sur l'estrade Maurice Kamto et la centaine de membres du directoire du MRC étaient tout de noir vêtus. Avec sur le t-shirt un message appelant à la libération des militants de ce parti, détenus dans les prisons de Yaoundé et Douala. Dans son discours et en soutien à cette cause, Maurice Kamto a désigné ses camarades détenus non plus comme des « prisonniers » mais des « otages du pouvoir ».
Le meeting s'est achevé par une exhortation aux militants et sympathisants du MRC, à se tenir prêts pour toute échéance électorale dès l'année 2023.